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l’hôtel de Soissons, en ruine. Elle avait fait jeter bas les pierres branlantes ; des régiments de maçons s’étaient employés à faire sortir de terre, comme sous le coup de baguette d’une fée, un hôtel d’une élégante magnificence, et une armée de jardiniers avait, autour de l’hôtel de la reine, fait jaillir les plantes, les arbustes et les fleurs.

Dans ces jardins, Catherine, qui, toute sa vie, regretta l’Italie, avait fait transplanter à grands frais des orangers et des citronniers.

Elle aimait toutes les voluptés, toutes les ivresses, tous les parfums,le sang et les fleurs.

Et, c’est au bout de ces jardins, dans l’angle d’une sorte de cour qui s’avançait dans la direction du Louvre que, sur les ordres et les plans de Catherine, s’était élevée la colonne d’ordre dorique, encore debout - dernier vestige de tout cet harmonieux ensemble de constructions. Cette espèce de tourelle avait été spécialement construite pour l’astrologue de la reine.

C’est vers cette tour que se dirigeaient les deux ombres que nous venons de signaler. Ombres… car Ruggieri et Catherine - c’étaient eux - s’avançaient en silence, vêtus de noir tous deux. Ils s’arrêtèrent au pied de la colonne.

L’astrologue tira une clef de son pourpoint et ouvrit une porte basse.

Ils entrèrent et se trouvèrent alors au pied de l’escalier, qui