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roi ! Guise ! En voilà un qui m’a gravement insulté. J’avais juré de le pourfendre, ou tout au moins, pour rabattre son orgueil, me faisais-je fort de l’enfermer pour un temps à la Bastille, puisqu’on m’en avait défié ! Et Guise, comme son père, est roi de Paris. Voici que de toutes parts on crie : « Vive Guise ! » Ah ! Capitan ! fier-à-bras ! matamore !"

Tel était, ce soir-là, l’état d’esprit de notre aventurier. Et sans doute, le lecteur se le figure abattu, humilié, contrit. Non, le chevalier de Trémazenc de Capestang n’était ni abattu, ni contrit. Il était de mauvaise humeur, voilà tout. Or, jamais il n’était plus redoutable que lorsque ses oreilles s’échauffaient. Plus que jamais il redressait la tête ; son allure était crâne et batailleuse ; sa démarche alerte, assurée ; ses yeux pétillaient de malice et d’intrépide volonté. D’étranges pensées éclataient dans sa cervelle enfiévrée, comme des coups de foudre. Il allait... Où allait-il ? À l’hôtel de Guise !


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Nous avons vu par quelles frénétiques acclamations le duc de Guise avait été accueilli dans Paris. Pendant deux ou trois jours, la faible royauté de Louis XIII trembla. Puis, soit que Paris se fût lassé, soit plutôt qu’un mot d’ordre eût été partout donné, le calme revint. Le duc de Guise alla trois fois au Louvre protester de sa fidélité au fils d’Henri IV. En sorte que Condé et Angoulême étant à la Bastille, l’orage semblait s’être écarté pour longtemps du trône.

Tout à coup, vers l’époque où nous avons repris contact avec notre Capitan, Paris recommença à s’agiter. Pourquoi ? On ne sait jamais pourquoi le peuple et l’océan se mettent en colère. Capestang, depuis quelques jours, avait surpris de sourdes rumeurs au fond de Paris. Il avait vu des capitaines de la milice bourgeoise aller de porte en porte. Puis il avait vu des bandes de plus en plus nombreuses parcourir les grandes rues.

Brusquement, le bruit se répandit dans Paris que monseigneur le duc de Guise était las de la misère du peuple et de l’insolence des huguenots. En conséquence, monseigneur le duc devait se rendre au Louvre avec une magnifique escorte de plus de cinq cents seigneurs, et il devait porter au roi les volontés du peuple. Or, cette démarche devait avoir lieu le lendemain de cette soirée où nous avons vu Capestang sortir de la Bonne-Encontre, tout furieux contre lui-même et contre tout le monde.


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Capestang se rendait donc à l’hôtel de Guise. Ce qu’il voulait, s’il espérait pouvoir pénétrer dans cette véritable forteresse et si, y étant entré par quelque hasard, il espérait parvenir jusqu’au duc que des centaines d’hommes d’armes entouraient, et si, l’ayant atteint, il pensait le provoquer et le tuer, l’aventurier n’en savait rien. Des pensées de folie