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ouvrit une porte. Les deux femmes pénétrèrent alors dans une salle de faible dimension, éclairée par deux flambeaux qui se consumaient tristement, soigneusement dallée, meublée d’un petit lit de repos, d’une table et d’un bon fauteuil. Sur cette salle s’ouvraient trois portes : la première, celle par où elles venaient d’entrer ; la deuxième sur le panneau de gauche, la troisième sur le panneau du fond. Dans le fauteuil était installé un homme qui, à l’aspect de Léonora, se leva. Cet homme, c’était le Nubien Belphégor.

Nous devons dire que Léonora et Belphégor connaissaient seuls les substructions de cette partie de l’hôtel. Était-ce la Galigaï qui avait fait agencer ces souterrains dans la portion que nous avons décrite, et surtout dans celle qu’il nous faudra décrire ? Ce n’était pas possible : le secret de pareils travaux eût été infailliblement surpris par Concini ou Rinaldo, ou quelque autre des nombreux agents qui pullulaient dans l’hôtel. Il est donc vraisemblable que ces substructions dataient de la fondation même de l’antique logis.

Quelque hasard aidé sans doute par le raisonnement, permit à la Galigaï de découvrir un jour cette partie souterraine où elle venait de s’aventurer. Il lui fut ensuite facile d’y faire les changements, adaptations et aménagements qui lui convenaient. Mais jamais elle ne souffla mot à personne de sa découverte, que sans doute elle dut utiliser plus d’une fois. Nul ne connaissait donc l’existence de ces caveaux où, probablement, elle dut a différentes reprises, descendre pour s’assurer que le secret de ses vengeances ou de sa politique était toujours bien gardé par ces pierres séculaires dont l’épaisseur avait étouffé bien des sanglots.


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Léonora Galigaï, sans s’inquiéter de Belphégor, alla à la porte gauche et poussa un judas qui, par un mécanisme de double grille, devait être invisible de l’intérieur.

"Regardez !" dit-elle à la reine.

Marie de Médicis s’approcha, et, dans une chambre convenablement meublée, elle vit Giselle d’Angoulême. Soit fatigue soit accablement moral, la jeune fille s’était endormie dans un fauteuil. Elle était pâle et amaigrie. Mais malgré le sommeil et la pâleur, son visage et son attitude exprimaient encore cette indomptable fierté qui était l’essence de son caractère. La reine demeura une minute au judas, détaillant avidement cette beauté, qu’elle comparait peut-être à sa propre beauté si près de faner – car tout à coup, avec un geste de rage froide, elle se recula. Léonora sourit : elle attendait sans doute ce mouvement. Elle se retourna vers Belphégor.

"Tu t’ennuies, hein ? fit-elle presque joyeusement. Patience. Cela va finir. Tu vois cette dame qui porte un masque