palier, une jolie fille vêtue en nymphe s’avançait en lui offrant un bouquet. Chacun de ces bouquets portait au milieu une rose, et sur cette rose, il y avait une goutte de rosée ; cette gouttelette était un diamant.
Il y eut trois orchestres composés chacun de vingt musiciens : un pour la salle du souper ; un pour la salle de danse ; un pour la salle de comédie. La salle de danse, immense et fastueusement ornée de tapisseries des Flandres offrit cette inoubliable invention, que le service des rafraîchissements, au lieu d’être confié aux valets, fut fait par des statues de marbre : et ces statues, c’étaient de belles filles aux formes impeccables qu’au moyen de draperies et de masques blancs on avait transformées en déesses marmoréennes.
Nous ne dirons rien du souper qui fut un poème de délicate gastronomie. Après les danses, vint le souper. Après le souper, vint la comédie. On joua une farce alors fort en vogue, mais qui, selon les habitudes des comédiens du temps, fut arrangée et adaptée au goût du superbe amphitryon. Cela s’appelait : Le Capitan rossé.
Nous avons, en quelques lignes, indiqué le plus rapidement possible les éléments de la fête de Concini. Mais combien nous regrettons de ne pas pouvoir essayer ici une peinture de ces vastes salles où dans la magie des lumières, dans le parfum des fleurs rares, dans la mélodie des orchestres tourbillonnait une foule qui à elle seule était un tableau d’une suprême élégance et d’une magnificence de coloris auprès desquelles nos foules de fêtes modernes, en habit, ne sont que des cohues de croque-morts.
Et toute la force, toute la fortune de Concino Concini étaient là, dans cette opulence radieuse, dans ces sourires qu’il distribuait avec des promesses, dans ce luxe si écrasant qu’il en devenait admirable, dans cette élégance enveloppante, universelle de cet homme qui trouva le moyen de glisser un mot à chacun de ses invités, une enivrante flatterie à chacune de ses invitées.
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Au-dehors, la foule du peuple regardait de loin et parfois laissait entendre un grondement de menace. Les cours étaient pleines de gardes, de spadassins, de bravi armés en guerre, la main à la crosse du pistolet ou au manche du poignard, prêts à tout. Et au-dessous de cette apothéose triomphale, dans les souterrains de l’hôtel rutilant de lumières, se déroulait un drame effroyable.
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