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de sa pensée, l’espoir vivait et chantait ! Il y avait que, conscient ou non, il adorait Giselle d’un frénétique amour ! Il y avait que le meurtre d’Angoulême par Capestang, c’était l’abîme ouvert entre Capestang et Giselle ! Il y avait que fortune, gloire, honneurs, fabuleuse richesse, tout au monde, il eût tout donné pour se rapprocher d’elle !

C’est pourquoi, sans savoir ce qu’il faisait, d’un geste impulsif, d’un geste qu’il maudissait, Capestang, raide, livide, furieux, frissonnant de rage, Capestang secoua la tête, farouchement, d’un NON irrévocable.


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Louis XIII, avec stupeur, vit ce signe désespéré. Bien qu’il n’eût que quinze ans, bien que les enthousiasmes de l’adolescence grondassent encore au fond de lui-même comme un volcan qui bientôt va s’éteindre, déjà il portait dans l’esprit cet ulcère qui dévora sa vie : le soupçon !

"Vous refusez ? demanda-t-il d’une voix altérée. Prenez garde, chevalier, mon chevalier ! Voyez ce que je vous offre. Voyez ce que vous rejetez. Vous ne m’avez donc pas compris ? Vous ne savez donc pas ce que c’est d’être le premier après le roi, à la cour de France ? Je me défie de tous ici, même d’Ornano, vieux soldat loyal et brave, mais qui manque d’esprit... même de Luynes qui, lui, en a peut-être trop. Vous chevalier, vous m’êtes apparu comme l’intelligence et la force incarnées dans un dévouement. Vous m’inspirez la confiance sans bornes."

Le roi marcha à l’aventurier, posa doucement sa main sur son bras, et dit :

"Vous m’avez demandé l’ordre. Le voici. Délivrez-moi d’Angoulême. Vous secouez la tête, encore ? Prenez garde ! Les signes sont vains. Il faut ici des paroles. Parlez. Acceptez-vous ? Refusez-vous ?"

L’aventurier, d’une voix pareille à une malédiction, répondit :

"Je refuse..."

Le roi, comme tout à l’heure, frappa ses mains l’une contre l’autre, mais cette fois dans un mouvement de colère.

"Sire, dit Capestang, demandez-moi de marcher contre M. de Guise, ou M. de Condé, ou tel autre gentilhomme, ou contre tous ensemble. Tenez, sire ! Contre tous, oui, contre tous ! (Il se redressa, la lèvre frémissante, l’œil étincelant.) J’attaque. Tout de suite. Comment ferai-je ? J’ignore ! Je ne sais. Mais j’attaque, sire ! Je fonce tête baissée ! L’un après l’autre ou tous ensemble !