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Awbrepine [awbrȩpin S], s. f. — Aubépine. Voir Aubrepeune.

Āwe [āw-ǫw M, N, ǫw I, P, āw F, āᵒw-āw S, āw V], s. f. — Eau. Awe sècrāye, eau sacrée (eau bénite). ~ d’ vīe grāsse, première eau de la distillation. ~ foūrt, solution qui sert à arroser la vigne ; en général, toute solution chimique. J’ter d’ l’ ~ bènite, avoir l’air maladif. Ç’at l’ ~ au vîn, c’est différent comme l’eau et le vin. I péd sés-āwes, il perd ses eaux (il a une maladie de la vessie). Èle poūte l’ ~ èt l’ fu dans sè male, elle porte l’eau et le feu dans sa poche. ’L at nieur come lo p’hhon dans l' ~, il est nourri comme le poisson dans l’eau (il est bien nourri). I sḗt byin tīrieu l’ ~ è s’ molîn, il sait bien tirer l’eau à son moulin (il sait bien tirer profit d’une chose). On li f’rāt ècrāre qu’ l’āwe monte hāt, on lui ferait accroire que l’eau monte haut (tellement il est sot) V. Pèssè l’āwe sons mouyeu sés pieuds, passer l’eau sans mouiller ses pieds. ’L eu āhhtant fim qu’ l’āwe n’eu sā, il a aussi faim que l’eau a soif (il est rassasié). I n’y eu m’ si kiḗre āwe que n’ so trobieusse, il n’y a si claire eau qui ne se trouble (Gondrexange).

L’āwe dreumante,
Ç’at lè pus trompante.

L’eau qui dort est la plus trompeuse S.

Āwebènitieu [āwbęnityœ̨-ǫwbęnityœ̨ M, N, ǫwbęnityę I, P, āwbęnityi-āᵒwbęnityi S, V], s. m. — Bénitier.

Awḗne, voir Awinne.

Awer, Awḗr’ [awēⁱ-ǫwēⁱ M, ǫwę I, ǫwę̄ⁱ-ǫwēr-ęwęr P, ǫwēr F, awœ̨-awǫ-ǫwœ̨ N, awę-awęr-awēr S, ǫwǫr V], v. tr. — Avoir. ~ aus’ cheu, avoir aussi cher (aimer autant). ~ m’ cheu, a. mieux cher (préférer). Èt pus qu’on-n-è, èt pus qu’on vūt awḗr’, et plus on a, et plus on veut avoir S.

Āwer [āwę.. S], v. tr. — Abreuver. Fontḗne, āwe meu, que j’ayāwèsse mo piat jalat que vā trāgner d’i crafayat, fontaine, abreuve-moi, que j’abreuve mon petit coq qui va étrangler d’une coquille (Fable).

Āweu, voir Āwi.

Aweuye [awœ̨y-ǫwœ̨y (ęgūy Buc) M, ǫwę̄y I, P, awǫy N, awēy S, ovūy V], s. f. — Aiguille à coudre.

Aweuyeu [aw(œ̨)yœ̨-ǫw(œ̨)yœ̨ M, N, ǫwyę I, P], v. tr. — 1o Mettre le fil dans l’aiguille. 2o Poser les aiguilles du pressoir à bascule. 3o Planter dans la vigne.

Āwḗye [āwēy S, V], s. f. — Eaux grasses de cuisine. Voir Āwāye.

Āwi [āwi-ǫwi M, N, ǫwi I, P, āwi F, āwœ S], s. m. — 1o Évier. 2o Dressoir à vaisselle.

Āwieūs [āwyœ̄-ǫwyœ̄ M, ǫwyœ̄ I], adj. — Aqueux.

Awiḕye [āwyę̄y-ǫwyę̄y M, N, ǫwyę̄y I, P, āwyī(y) S, ǫvlī V], s. f. — Aiguillée. ~ de trouwande, a. de parresseuse (grande aiguillée).

Awinne [awẽn-ǫwẽn M, ǫwẽn I, ǫwēn P, awēn-awęn F, awẽn-awēn-ǫwēn N, awęn-awēn S, ǫwǫn V (avwǫn Imling)], s. f. — Avoine. Guingneu s’ n’ ~, gagner son a. (gagner sa vie). ~ de kèpucîn, coups de fouet donnés à un cheval pour le faire marcher. ~ de prḗte, scorsonère. Lés a. ne sont m’ lè cause si lés biés rèstent au champ, les a. ne sont pas la cause si les blés restent au champ (une fille cadette ne doit pas refuser de se marier sous prétexte que sa sœur aînée ne l’est pas encore). Ç’ n’at m’ tojos lo ch’vau que guingne l’ ~ qu’ lè minje, ce n’est pas toujours le cheval qui gagne l’avoine qui la mange. Hène tés-a. an fèvriyeu, ç’at d’ l’ ~ po l’ roncîn, sème ton a. en février, c’est de l’a. pour le roncin (c’est en février qu’il faut semer l’a.) — Lés-~ d’évrī,