Page:Zéliqzon - Dictionnaire des patois romans de la Moselle, œuvre complète, 1924.djvu/739

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
VIK
VIN
— 697 —

Vikant [vikã F], part. prés. — Vivant. Voir Vekant.

Vikāye [vikǟy.. M, I, P, N], s. f. — Vivres, victuailles.

Vikemant, Vikemont [vikmã gén. (vikmõ V)], adv. — Vite, promptement.

Viki [viki F], v. intr. — Vivre. Voir Veki.

Vilbrotchîn [vilbrǫts̆ĩ S], s. m. — Vilebrequin. Voir Wèyebrequîn.

Vīle [vīl V], s. f. — Ville. Voir Vèle.

Vilḗje [vilēs̆ S], s. m. — Village. Voir Veulḗje.

Vilin [vilẽ M, I, P, N], adj. — Ladre ; avare. I n’at m’ ~, il n’est pas avare (il est généreux, il reçoit bien).

Vîn [vĩ.. gén.], s. m. — Vin. ~ peut, vin trouble. Ç’at don byin pedu d’ bèyeu d’ l’èwinne és chīves èt don ~ aus fomes, c’est du bien perdu que de donner de l’avoine aux chèvres et du v. aux femmes. Lo ~ cut, le v. cuit (fermente). ’L at an bon ~, il est en bon v. (il est à moitié ivre). Ç’at l’ bwin ~ qu’ chèsse lo chègrîn, c’est le bon v. qui chasse le chagrin. Lo bwin ~ fāt l’ bwin sang, le bon v. fait le bon sang. Quand tot l’ monde pèye, lo ~ n’at m’ chḗr’, quand tout le monde paye, le v. n’est pas cher. Lo miou ~ n’at jèmās lo d’junon d’eune fome, le meilleur vin n’est jamais le déjeuner d’une femme. (Lo bètome 142.). Faut bwḗre so ~ come i rwè èt s’n āwe come i toré, il faut boire son vin comme un roi, et son eau comme un taureau. ~ goulé, v. soutiré des raisins, sans pression mécanique, et mis en bouteilles. Autrefois, on préparait aussi li vin anrèjè. Le vin du pied chaud était mis dans un tonneau long et étroit, garni de cercles de bois. Le tonneau était placé dans une cuve remplie de raisins, car il éclatait assez souvent. C’était un vin mousseux (Ancy).

Il existait encore une sorte de vin nommé vîn de pḗle, qui était aussi connu à Pagny s. Moselle, mais sur lequel nous n’avons pu recueillir aucun renseignement.

Vināye [vinǟy.. M, I, P], s. f. — Récolte de vin.

Vînçant [vĩsã gén.], n. pr. — Vincent.

È lè Sint Vînçant,
Lè gote au sarmant.

À la St.-V., la goutte (la sève) au sarment.

È lè Sint Vinçant, quite lè pioūve, mās aussi lo vant reprand.

À la St.-V., la pluie cesse, mais aussi le vent reprend P.

S’i fāt kiḗr’ è lè Sint Vinçant,
N-y èrè pus d’ vin que d’owe dans l’an.

S’il fait clair à la St.-V., il y aura plus de vin que d’eau dans l’an P.

È lè Sint-Vînçant, l’uvḗr monte ou d’hhand
Ou i s’angrinne mal’mant.

À la St.-V., l’hiver monte ou descend ou il s’engrène malemant (il sera dur).

È lè Sint-Vînçant, lo vîn monte au sarmant,
Ou, s’i jale, l’an d’hhand.

À la St.-V., le vin monte au sarment ou, s’il gèle, il en descend.

È lè Sint Vînçant,
L’uvḗr péd eune dant.

À la Saint-V., l’hiver perd une dent.

Quad i fāt chaud è Sint Vînçant,
L’uvḗr r’prand sés dants.

Quand il fait chaud à la St.-V., l’hiver reprend ses dents.

Vindicācion [vẽdikǟsyõ.. M, I, P], s. f. — Vengeance.

Vindier [vẽdye V], v. tr. — Vider. Voir Vūdieu.