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VAR
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Varou [väru.. M, I, N, S, varu-vęrǫw P, vęrō F, vro-vru V], s. m. — Verrou.

Varpane [värpän M, N], s. f. — Bande nébuleuse et diaprée qui se forme au coucher du soleil. Quand elle est tournée au nord, elle annonce le beau temps, à l’est, la pluie.

Vart [var F], adj. — Vert. Voir Vahh.

Vartu [värtü M], s. f. — Vertu.

Varvatan [värvätã S], s. m. — Étoffe imaginaire. Roūbe (robe) de ~, n’y è rin d’ri ni rin d’vant, il n’y a rien derrière ni rien devant.

Varyi [varyi.. S], v. tr. — Verrouiller.

Vāryin [vāryẽ V], s. m. — Vaurien. Voir Vauryin.

Vas [va M, N, S, vǫ I, P, wǫ V], prép. — Vers. V’neūz ~ nos, venez vers nous. On dit ordinairement Devas.

Vas [va M, N, vǫ I, P, S, võ Lorry, Landroff], adj. poss. — Vos.

Vāsevḗte (è lè) [vāzvēt V], loc. adv. — À la hâte, à la légère.

Vasquine [väskin M], s. f. — Corsage avec basque.

Vassé [väsēⁱ.. M, I, P, F, N], s. m. — 1o Vesce cultivée. 2o Gesse. I so r’moūwe come i crèpaud dans dés ~, il se remue comme un crapaud dans des v.

Vate [vat M, N, vǫt I, F, V, vǫw P], adj. et pron. poss. — Votre ; vôtre. Cète chèrāwe at dés vates, cette charrue est des vôtres (est à vous).

Vau (è) [vō M, I, P, F, N, vā S], loc. adv. — En aval. ~ lés champs, à travers les champs. Tot è ~, partout.

Vaudeūs [vōdœ̄ I], s. m. — Ouvrier qu’on fait venir d’un autre village pour aider à faire la moisson.

Vaugand [vōgã M, I, P, N], s. m. — Vagabond ; mauvais sujet.

Vaugander [vōgãdēⁱ.. M, I, P, F, N], v. intr. — Vagabonder ; polissonner.

Vauhhe [vōχ N, S], s. f. — Verge. Voir Varje.

Vauryin [vōryẽ M, I, P, F, N, vārẽ.. S, vāryẽ V], s. m. — Vaurien.

Vause [vōs M], s. m. et f. — 1o Bouquet de fleurs artificielles ou de rubans que l’on fait bénir pendant l’octave de la Fête-Dieu ; on le suspend dans les différentes pièces de l’habitation. Cet usage est encore pratiqué à Failly, village situé près de Metz, dont les habitants ont retenu maintes coutumes anciennes. Voir Keulau. 2o Fête-Dieu.

Vausenat [vōzna M, N, vōznǫ I, P], s. m. — 1o Valentin. Chaque année, le premier ou le deuxième dimanche de carême, les jeunes gens ramassent du bois chez les habitants du village pour faire un feu qu’on nomme les Brandons (ailleurs Būles ou Būres). Le soir, les jeunes filles et les garçons étant réunis près du feu, à proximité du village, on crie les Vausenats ou Valentins. Voici la manière dont on procède à la criée des Vausenates. C’est un seul garçon qui les crie ; il dit : « Je donne ! Je donne ». Tous les autres garçons répondent ensemble : « À qui ? À qui ? » Le garçon qui crie les Vausenates répond : « Je donne telle fille à tel jeune homme. Il lui achètera un pain d’épice aussi grand qu’un van ! » Tous les autres garçons répondent ensemble : « Harengs ! Harengs !» Quand toutes les jeunes filles ont leur valentin, chaque garçon fait tourner la fille qu’il a eue pour Vausenate autour du feu des Brandons, après quoi l’on va au bal. Le quatrième dimanche de carême, la fille fait des gaufres et en donne à son Vausenat. Le lendemain de