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Retonāye [r(ȩ)tǫnǟy.. gén.], s. f. — 1o Retour du printemps. 2o Fourrage que l’on a retourné sur le champ pour le faire sécher. 3o Répartie ; réplique ; riposte. 4o Action de ramener une bête à l’endroit où elle doit pâturer. 5o Jeu des gardiens des bestiaux. Il se joue ordinairement à la chevillette. On fait six trous en terre, disposés trois par trois. Les joueurs ont chacun trois brins de bois qu’ils placent à tour de rôle dans un trou. Il s’agit pour eux d’en mettre trois en ligne et d’empêcher l’adversaire d’en faire autant. Celui qui perd est chargé de la corvée dite Retonāye, il va retourner les vaches. On peut remplacer les chevilles par des noix, des cailloux, n’importe. 6o Volée de coups.

Retoner, voir Toner, v. tr. — 1o Retourner. ~ l’ fwin, r. le foin ; retourner une pièce de terre ensemencée qui n’a rien donné. 2o Bouleverser ; troubler. 3o Rabrouer. I s’è fāt ~, il s’est fait r. 4o Empêcher les bêtes de faire du dommage. 5o v. intr. Retourner, revenir sur ses pas.

Retonūre [r(ȩ)tǫnǖr.. gén. (r(ȩ)turnīr V)], s. f. — 1o Détour. 2o Réplique. ’L è dés bones ~, il a de bonnes r. 3o Bourde ; mensonge. Voir Tornūre.

Retoper [r(ȩ)tǫpēⁱ.. gén.], v. tr. — Refermer avec violence ; boucher. ’L è r’topé l’ trou d’ lè hāye, il a bouché le trou de la haie.

Retoquè [r(ȩ)tǫkę.. I, P], v. tr. — Repousser. Voir Retaquer.

Retoquè (so) [r(ȩ)tǫkę.. I, P], v. pron. — Se revêtir de neuf. Voir Retaquer.

Retoquè [r(ȩ)tǫkę V], part. pass. — Se dit du pain qui n’a pas réussi. Voir Retaquè.

Retournīre, voir Retonūre.

Retouyāde [r(ȩ)tuyǟt.. M, I, P, N], s. f. — Réponse un peu vive et rude.

Retoūyeu [r(ȩ)tūyœ̨.. M, I, P, r(ȩ)tōᵘyœ̨-r(ȩ)tūyœ̨ N], v. tr. — 1o Retourner les éteules pour réensemencer un champ de la même céréale. 2o Rembarrer qqn. ; rabattre le caquet de qqn. 3o Battre les cartes.

Retōyeu, voir Retoūyeu.

Rètrāci, voir Retreūcieu.

Rètranche [rętrãs̆ V], s. f. — Petites lattes.

Retrāt [r(ȩ)trǟ.. M, I, P, N], part. pass. — Retrait, retiré. ’L at byimme come i ~ d’ tḗre, il est pâle comme un déterré.

Retrāt [r(ȩ)trǟ M], s. m. — Lieux d’aisances. Voir Preuvé.

Retrāts [r(ȩ)trǟ.. gén.], s. m. pl. — Sorte de farine bise et mêlée de son, qu’on retrait de la mouture de blé et qu’on donne à manger aux porcs.

Retréhieu, voir Retrīhieu.

Rètrèper [rętrępēⁱ.. gén. (rętrǫpę V)], v. tr. — Rattraper ; rejoindre.

Retrèqué [r(ȩ)trękēⁱ.. M, I, P, N, r(ȩ)trikaⁱ F], adj. — Arrangé ; en bon ordre ; habillé de neuf.

Retrèssautemant [r(ȩ)tręsōtmã M, I], s. m. — Rebondissement.

Retreūcieu [r(ȩ)trœ̄syœ̨.. M, I, P, N, ratrōsi-rętrōsi S, rętrāsi V], v. tr. — Retrécir ; amoindrir.

Rètrīhi, voir Rètrīhieu.

Retriké [r(ȩ)trikēⁱ.. gén.], adj. — Qui a les manches de chemise relevées.

Rètrionè [rętriyǫnę.. S], v. tr. — Lésiner.

Rètriquaⁱ, voir Retrèqué.

Rètrōci, voir Retreūcieu.

Retrognons [r(ȩ)trǫñõ gén.], s. m. pl. — Troisième farine, tirée du son ; elle est de moindre valeur que les Retrāts et ne sert plus qu’aux amidonniers.