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relativement court. A bout d’ène ~ dé toms, j’è bin vi qu’on m’ volōr, au bout de certain temps, j’ai bien vu qu’on me voulait V.

Meusse-an-hāye [mœ̨sãhǟy.. M, I, P, N, S, musĩhāy V], s. f. — Roitelet ; fauvette ; troglodyte. Chach come i cul d’eune ~, sec (maigre) comme un c… d’un r. 2o Homme de mauvais caractère.

Meusse-araye [mœ̨s aray M, N, mœ̨s ǫrǫy I, P], s. f. — Forficule.

Meusse-néz [mœ̨s nēⁱ M, I, P], s. m. — Corde qui sert à serrer le nez des chevaux rétifs.

Meusser [mœ̨sēⁱ.. M, I, N, mœ̨sę̄ⁱ-mœ̨syę P, musę V], v. intr. — 1o Se cacher ; disparaître ; s’esquiver ; passer lestement. Vè t’an coucheu pus lon qu’ lo s’la meusse, va-t’en coucher plus loin que le soleil se couche (va-t’en au diable). Lo s’la meussant, le soleil couchant. 2o v. pron. Se faufiler.

Meussiè, voir Meusser.

Meussieu [mœ̨syœ̨.. M, I, P], v. tr. — Revêtir. Se dit des habits. ~ eune bianche chemînhhe, so r’chat, r. une chemise blanche, son habit. J’ li an-n-ā meussieu eune bone, je lui en ai dit des sottises, je l’ai grondé, je l’ai secoué d’importance.

Meussot, voir Meussat.

Meussote, voir Meussate.

Meussu [mœ̨sü M], s. m. — Fente de chemise. Voir Meussate.

Meut [mœ̨ M, N, mę I, P, ma F, mǟ S, mā V], s. m. — But ; limite ; point de départ au jeu ; limite que l’on ne peut dépasser quand on joue ; pierre qui marque un but quelconque. Oh ! j’ n’os m’pris, j’otōr èrivè ā mā quand’ t’ m’és ètropè. Oh ! je ne suis pas pris, j’étais arrivé au but quand tu m’as attrapé V.

Meute [mœ̨t M, I, P, N], s. f. — Mutte. La Mutte est la cloche municipale de la ville de Metz. Elle est suspendue dans la tour gauche de la cathédrale, propriété de la ville. Sa sonorité est admirable, et il n’y a pas un Messin à qui le souvenir de sa voix puissante ne fasse battre le cœur.

Elle pèse treize mille kilogrammes et fut fondue pour la première fois en 1381. Refondue à trois reprises au quinzième siècle, elle le fut pour la dernière fois en 1606. Elle porte l’inscription suivante :

Dame Mute suis baptisée ;
De par la Cité cy posée,
Pour servir à cette cité
Aux jours de grand solennité ;
Et aussi pour créer justice,
Prendre ban et bonne police,
Les contredire quand bon semble,
Et pour convoquer gens ensemble.

Son nom lui vient du latin Mota, de ce qu’elle servait à mouvoir les gens, à les appeler pour une réunion politique ou militaire. On la tintait et on la tinte encore aux jours d’élection. On la sonne à grande volée les jours de solennités religieuses, de fêtes nationales, de victoires et de paix. Quels souvenirs rappelle-t-elle aux Messins !

Son histoire a été écrite par M. Victor Jacob, bibliothécaire de la ville, en un beau vol. in-8o, Metz, Rousseau, 1865. (E. de Bouteiller, La guerre de Metz en 1324, p. 275).

Meūyād [mœ̄yā F], s. m. — Personne qui se lamente toujours. Voir Mūyād.

Meuyater [mœ̨yatēⁱ.. M, mœ̨yǫtę I, P], v. intr. — Mijoter.

Meūyāye [mœ̄yǟy S], s. f. — Beuglement. Voir Mūyemant.

Meūye [mœ̄y S, mēy V], adj. — Meuble. Cè n’vāt ryin quand-on sḗme lo grin dons lè tḗre ~, ça ne vaut rien quand on sème le grain dans la terre m.