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DAU
DEB
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Château-Salins (sobriquet). Voir Guiaude.

Daudiner (so) [dōdinēⁱ.. M, I], v. pron. — Se dandiner.

Daufine [dōfin M, I, P], s. f. — Belle et forte étoffe de soie à semis de fleurs, mise à la mode par Marie-Antoinette, qui s’en fit faire une robe après son mariage avec le dauphin. Elle se fabriquait à Reims et à Amiens.

Daulhin [dōlhẽ N], n. pr. — Dalhain, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Daumyîn [dōmyẽ Béchy], n. pr. — Damien.

Dauner [dōnēⁱ.. M, I, P, N, dānaⁱ F], v. tr. — 1o Damner. Jeurieu come eune daunāye, jurer comme un damnée. 2o v. intr. Enrager. Is m’ font ~, lés-afants lè, ils me font enrager, ces enfants. 3o Souffrir atrocement.

Dāy [dāy V], s. f. — Orteil, doigt de pied. Lè grand , lè piote ~, le gros orteil, le petit orteil. Voir Deūy.

Dāyat, voir Dāyemant.

Dāyemant [dǟymã.. M, I, P, F, N, dǟya.. S, dāyǫ V], s. m. — Daillement, quatrains plaisants et mordants qu’échangeaient aux fenêtres des veillées garçons et filles. Ces vers étaient d’ordinaire en patois, mais il y a en aussi en français, qui sont moins crus. Exemple d'un Dāyemant.

Je v’ vands note olāye
Qu’ n’ot m’ beun’ handlāye,
Y è i teuhon
Po vos cāssè l’ gron.

Je vous vends notre allée qui n’est pas bien balayée, il y a un tison pour vous casser le groin I. Voir L. Zéliqzon et G. Thiriot, Textes patois recueillis en Lorraine, p. 433-460.

Dāyeu [dǟyœ̨.. M, N, S, dāyę.. I, P, F, V], v. intr. — 1o Tarder, muser. 2o Échanger des daillements pendant les veillées.

Dāyḕye [dǟyę̄y.. M, I, P, N, S], s. f. — Veillée.

Dāyot, voir Dāyemant.

Dāyou [dǟyu.. M, I, P, F, N, S], s. m. — Celui qui Dāye.

De [dȩ-d’ M, I, P, S, dę-d’ F, de-d’ V], prép. — De.

Dé [dēⁱ.. M, I, P], prép. — Auprès, à côté. Voir Delé.

Debacaré [d(ȩ)bakarēⁱ.. M, N, dębǫkǫrę.. I, P, dębakarę.. S], adj. — Marqué de la petite vérole. ’L at foūrt ~ pè lè popelieure, il est bien marqué par la petite vérole. Voir Picaté.

Dèbāgnè [dębāñę V], adj. — Débraillé. Voir Dèbāné.

Debagouler [d(ȩ)bagulēⁱ.. M, N, dębǫgulę.. I, P], v. intr. — 1o Débiter des paroles, parler vite. 2o Dire des injures.

Debaguèjeu [d(ȩ)bägęjœ̨ M, N, dębagęję.. I, P, F, S, V], v. tr. — Déménager. On entend aussi Dèbauguèjeu.

Debākler [d(ȩ)bǟklēⁱ.. M, N, dębāklę.. I, P, F], v. tr. — Bousculer.

Dèbale, voir Debèle.

Dèbāné [dębǟnēⁱ.. S, dębāñę V], adj. — Débraillé, négligé. Voir Èbāné.

Debaquieu [d(ȩ)bakyœ̨ N], v. tr. — Becqueter. Voir Debequieu.

Dèbarbouyi [dębarbuyi S], v. tr. — Débarbouiller. Voir Debèrboyeu.

Debarjeu [d(ȩ)bärjœ̨ M, dębarję.. I, P, F, S], v. tr. — Mettre de l’eau dans un cuveau, un tonneau, pour faire gonfler les douves et le rendre étanche. Voir Dékli.

Debassieu [d(ȩ)basyœ̨ M, N, dębǫsyę I, P], v. tr. — Débosseler.

Dèbatiji, Dèbatyi, voir Debètieu.

Debauculer [d(ȩ)bōkülēⁱ.. M, dębōkülę.. I, P], v. tr. — Bousculer ; déranger.

Debèle [dȩbęl gén. (dębal F)], loc. adv. — C’est, à proprement parler,