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Chiké [s̆ikēⁱ M], s. m. — Petit jardin.

Chikè [s̆ikę S], s. m. — Chicot. Voir Chicat.

Chiker [s̆ikēⁱ.. gén. (s̆iki Landroff)], v. intr. — 1o Cadrer ; coïncider ; s’accorder ; réussir. Ç’at beun chiké, c’est bien tombé, c’est arrivé à point ; cè è mau chiké, ceci a mal réussi. 2o Travailler, agir. 3o v. pron. S’y prendre pour faire qqch. ; se conduire (bien ou mal). Chikeūz v’, conduisez-vous bien. I s’è mau chiké, il s’est mal conduit.

Chikou [s̆iku.. M, I, P, N], adj. — Qui s’accorde avec, qui réussit.

Chîn, Chin [s̆ĩ M, I, s̆ẽ P, F (s̆yę Richemond, Rombas, Moyeuvre-Grande), s̆ĩ-s̆ẽ S, s̆ĩ V], s. m. — Chien. ~ d’ ton’li, ch. de tonnelier (ivrogne). ~ d’hèhhrou, mauvais ouvrier ; homme qui a de la peine à joindre les deux bouts. ~ bianc, ch. blanc, animal fantastique, qui est censé mordre les enfants qui travaillent aux champs pour les rendre paresseux. T’ és lè fième, lo ~ bianc t’è modu, tu as la flemme, le ch. blanc t’a mordu. ~ vahh, ch. vert, sobriquet des habitants de Gorze (sur le pignon de la mairie se trouvent deux chiens verts). Ni ~, ni loup, ni ch., ni loup (sans foi ni loi). Grās come i d’ bochi, gras comme un ch. de boucher. Vif come i ~ d’ piomb, vif comme un ch. de plomb. I fāt l’ ~ couchant, il fait le ch. couchant (il flatte). Couyon come i ~ dans i ju d’ gueuyes, lâche comme un ch. dans un jeu de quilles. ’L at jalous come i ~, il est jaloux comme un ch. Fāre lo ~, faire le ch. (être avare). Lo mèliou d’anteur zous n’ vaut m’ i ~ nayeu, le meilleur d’entre eux ne vaut pas un ch. noyé. Buc., p. 43. I faut s’ mèfieu dés ~ anrèjeus, il faut se méfier des ch. enragés (il ne faut pas fréquenter des personnes qui s’emportent facilement). Lés vièyes bācèles sont sovant d’eune imeūr de ~, les vieilles filles sont souvent d’une humeur de ch. I bwin ~ d’ bèrji crev’reūt putoūt qu’ teu, un bon ch. de berger crèverait plutôt que toi. Se dit d’un paresseux. Lés groūs ~ n’ moūdent meu ansane, les gros ch. ne mordent pas ensemble (les loups ne se mangent pas entre eux). Quand-an vieunent touwer i ~, an dīhhent qu’ ’l at anrèjeu, quand on veut tuer un ch., on dit qu’il est enragé. I faut j’ter i-n-as è i ~ anrèjeu, il faut jeter un os à un ch. enragé. ~ que bāwe ne moūd m’, ch. qui aboie ne mord pas. Tot ~ chèsse de rèce ou lè kègne ne vaut ryin, tout ch. chasse de race ou la chienne ne vaut rien. J’ to wāde i ~ d’ mè chieune, je te garde un ch. de ma chienne (j’attends le moment de me venger). Qu’ péd i ~ èt que r’coūwe eune chète, ç’at tojos eune bḗte è qwète pètes, qui perd un ch. et retrouve un chat, c’est toujours une bête à quatre pattes (c’est chou vert et vert chou). Qui n’ frèquante que dés ~, n’ètrèpe que dés puces, qui ne fréquente que des ch., n’attrape que des puces. — Di tams que l’ ~ chīye, lo loup s’an vā, du temps que le ch. ch…, le loup s’en va (il ne faut pas hésiter trop longtemps). Is s’ voyont antre zous come ~ è chète, ils se voient entre eux comme ch. et chat (ils vivent en mauvaise intelligence). Quand-i faut p’ter lés ~ è lè chèsse, is n’ètrèpont pwint d’ lieuves, quand il faut porter les ch. à la chasse, ils n’attrapent pas de lièvres (ce qu’on fait à contre-cœur ne réussit guère). I grūle come i ~ qui peuche, il grelotte comme un ch. qui pisse. Teu sés byin fāre lo ~ couchant po awé eun-os, tu sais bien faire le ch. couchant pour avoir un os (voir plus