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a pas de fumée sans feu). — Chḗr fiōve, tomber faible (en faiblesse). Cè chét ā mā, cela tombe (à) mal V.

Cheurber [s̆œ̨rbę̄ⁱ.. P, F], v. tr. — Enlever. ~ lè wèteune, enlever la saleté (les mauvaises herbes au jardin, aux champs).

Cheurbrosse [s̆œ̨rbrǫs F], s. f. — Sorte de houe qui sert à sarcler. Une lame de cet instrument est aplatie et en biseau, la seconde est remplacée par deux pointes recourbées.

Cheūre [s̆œ̄r S], v. tr. — Suivre. Voir Hhūre.

Cheurgād [s̆œ̨rgā S], adj. — Qui entend mal. Voir Hhorgād.

Cheuriat [s̆œ̨rya M], s. m. — Accroc. Voir Hheuriat.

Cheurièsse [s̆œ̨ryęs M, I, P], s. f. — Déchirure. Voir Hheurièsse.

Cheurieu [s̆œ̨ryœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Déchirer. Voir Hheurieu.

Cheurot [s̆œ̨rǫ I, P], s. m. — Accroc. Voir Hheuriat.

Cheūte [s̆œ̄t S], s. f. — Suite. Voir Hhute.

Cheūve [s̆œ̄f M, I, N, s̆īf S], s. f. — Chevalet qui sert à scier le bois.

Cheuve [s̆œ̨f-s̆ęf M, N, s̆ęf I, P, F, S, V], s. f. — 1o Panier d’osier à claire-voie en forme de nacelle ; il sert de cage à poulets, les coquetiers le mettent par dessus leur hotte ; ou bien, panier à linge. 2o Peau de mouton sur laquelle les crémières apportaient au marché leur marchandise ; l’on se sert aujourd’hui d’une tablette à rebord.

Cheuz [s̆œ̨ M, I, P, N, s̆i-sü-s̆ü F, s̆ē-s̆ĩ-s̆ẽ-s̆i, devant un pron. pers. : ~ meu, teu, lu, nos, vos, zous S ; s̆ē devant un substantif, devant nos, s̆ye devant mi, ti, li, vos, zōs, si, devant un substantif V], prép. — Chez.

Chèvan [s̆ęvã M, I, P, N], s. m. — Panier large et plat qui sert aux vendanges. Voir Chevenat.

Chèvat [s̆ęva M, N, s̆ęvǫ I, P, V, s̆ava S], s. m. — Oreiller ; traversin. L’èmitieu vyint sus l’ ~, l’amitié vient sur l’oreiller (quand on est marié).

Chevate [s̆ȩvat M, s̆ęvǫt I, P], s. f. — 1o Panier à ouvrage. 2o Corbeille où l’on met le pain bénit.

Chèvate [s̆ęvat M, N, s̆ęvǫt I, P, s̆avǫt F, s̆avat S, s̆āwǫt V], s. f. — 1o Cordelette, licou, laisse qui sert à conduire les bestiaux. 2o Trait, chaîne qui relie l’avant-train d’une charrue à la charrue elle-même. 3o Corde faite de harts, grosse comme la jambe, qui avait à peu près dix mètres de long et que l’on employait dans le train de bois.

Chevau [’'s̆ȩvō-s̆fō M, I, P, F, N, s̆wā-s̆wāᵒ S, s̆wā V], s. m. — 1o Cheval. Mate è ~, mettre à ch. (être indécis). Bwin ~ n’ è jèmās ètu rosse, bon ch. n’a jamais été rosse. I n’y è si bwin ~ qui n’trèbeuche, il n’est si bon ch. qui ne trébuche. I ~ baké angrèhhe, un ch. boîteux engraisse. ’L è traqué so ~ boūgne po i-n-èvūle, il a troqué son ch. borgne pour un aveugle (il a fait un mauvais marché). Lo mau vyint è ~ èt ’l an vā è pétes, le mal vient à cheval et s’en va à pied.

Moūt d’fome, vḕye de ch’vau
Mat l’laborou an haut,

Mort de femme, vie de ch. met le laboureur en haut. — Dous mèchant s̆was dans eune atābe ne s’aranjont m’, deux méchants chevaux dans une étable ne s’arrangent pas (deux méchantes personnes ne peuvent vivre ensemble) S. 2o Enchevauchure qui se forme dans le fil qu’on dévide. 3o Gouvernail dans le train de bois V. Voir Textes patois, p. 222.

Chevau de boūs [s̆fō d bū M, I, P, F, s̆fō d bōᵘ-bū N, s̆wā d bō S], s. m. — 1o Cheval de bois. 2o Chevalet qui sert à faire des fagots. 3o Outil de charron.