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Cheu [s̆œ̨ M, I, P], s. m. — 1o But, fin qu’on se propose. 2o Bout de champ.

Cheu [s̆œ̨ M, N], s. m. — Soc.

Cheu [s̆œ̨ M, I, P, N], adj. — Cher. Ne s’emploie que dans les expressions suivantes : Awer m’ ~, avoir plus cher (préférer) ; awer auss’ ~, avoir aussi cher (aimer autant).

Cheū [s̆œ̄ S], s. m. — Suif. Voir Hhu.

Cheuch [s̆œs̆ S], adj. num. — Six. Voir Hhihh.

Cheucheler [s̆œ̨s̆lēⁱ.. M, N, s̆œ̨s̆yę P, s̆œ̨s̆i F], v. intr. — Chuchoter. Què qu’ ç’at qu’is cheucheulent lés dous lè, qu’est-ce qu’ils chuchotent, ces deux-là ?

Cheuchi, Cheuchiè, voir Cheucheler.

Cheufīre [s̆œ̨fīr M, I, P], v. intr. — Suffire. Voir Hheufīre.

Cheugnād [s̆œ̨ñǟ M, N, s̆inā S], s. m. — Pleurnicheur.

Cheugnerḕye [s̆œ̨ñrę̄y M, N, s̆œ̨ñrī(y) S, s̆eñrī V], s. f. — Pleurnicherie.

Cheugneu [s̆œ̨ñœ̨.. M, I, P, N, s̆iñi F, s̆œ̨ñi S, s̆eñe, -œ V], v. intr. — Pleurnicher. ~ dés dants, grincer des dents.

Cheugneū [s̆œ̨ñœ̄ M], s. m. — Insecte nuisible à la vigne.

Cheūlād [s̆œ̄lǟ.. M, I, P, N, S, s̆ēlā V], s. m. — 1o Qui a toujours soif, par extension, ivrogne. 2o Se dit des enfants qui sucent leur pouce comme s’ils avaient soif.

Cheūlant [s̆œ̄lã P], s. m. — Gourmand. Voir Hhūlant.

Cheūle [s̆œ̄l Herny], s. f. — Soif.

Cheūler [s̆œ̄lēⁱ.. m, I, P, N, S, s̆ēlę V], v. intr. — Avoir soif, boire avidement.

Cheumechi (fāre) [s̆œ̨ms̆i S], loc. verbale. — Écraser sur la figure d'un vendangeur un raisin que celui-ci a oublié de cueillir.

Cheune [s̆œ̨n M], s. f. — Lie de vin.

Cheune [s̆œ̨n M, N], s. f. — Échine ; écharde. Voir Hheune.

Cheunetré [s̆œ̨ntrēⁱ M, I, P, N], s. m. — Sorte de gaufre. On prépare des œufs délayés dans du lait, on y mélange du saindoux chauffé pour que le mélange se fasse mieux ; on assaisonne d’un peu de sel. Au moyen d’une grande cuiller, on verse une quantité convenable de cette pâte dans un moule tenu sur un bon feu et graissé au moyen d’une couenne de lard ; au bout d’un instant, on retourne le moule. Quand la gaufre est cuite des deux côtés, on la fait glisser sur une assiette. La gaufre est rectangulaire, divisée en petits carrés.

Cheupaⁱ [s̆œ̨paⁱ F], v. tr. — Ramasser avec la pelle.

Cheupāye [s̆œ̨pāy F], s. f. — Pelletée.

Cheupe [s̆œ̨p F], s. f. — Pelle.

Cheūr [s̆œ̄r M, I, P, F, N, S, s̆ēr-s̆ār V], v. intr. — Tomber. Dans F, Cheūr ne se dit que des personnes, Tombaⁱ des personnes et des choses. Cè cheut come grale, cela tombe comme grêle (la pluie). Lés brès li ont chu, les bras lui sont tombés. Lè piāwe chèyeūt è rèvāhhe, la pluie tombait à verse. È lè nut chèyante, à la nuit tombante. J’ to cheūrā sus l’ kèsèquîn, je te tomberai sur le casaquin (je te rosserai). ’L è chu dans i mau, il est tombé dans un mal (en faiblesse). Se dit surtout d’une crise épileptique. Cheūr an doūyes, tomber en douves (se disjoindre, en parlant d’une futaille). ’L è chu vante an l’ḗr’, il est tombé le ventre en l’air. ~ an maké, tomber en faiblesse. Ç’ n’at m’ chu dans i sèc dècosu, ce n’est pas tombé dans un sac décousu (la chose reste secrète). I n’ pieut cheūr que ç’ qu’i-n-y è dans l’ār, il ne peut tomber que ce qu’il y a dans l’air (il n’y