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Chèmḗye [s̆ęmēy S], s. f. — Boîte sans fond dont le dessus est à jour et qui sert à couvrir la chaufferette.

Chemīche, voir Chemīhhe.

Chèmié [s̆ęmye, -yœ V], s. m. — Panier à couvercle muni d’une grande anse, qui sert à porter le dîner aux champs.

Chemīhhe [s̆(ȩ)mīχ-s̆(ȩ)mĩχ.. gén.], s. f. — Chemise. ’L at wète come eune ~ de quînze jos, il est sale comme une ch. de quinze jours. I vandreūt byin sè ~, il vendrait bien sa ch. (tellement il est dépensier). ’L at dans sè ~ que pèsse au dous bouts, il est dans sa ch. qui passe aux deux bouts (réponse à un curieux qui désire savoir où qqn. se trouve). Mate quèquînk v’lanti dans sè ~, mettre qqn. volontiers dans sa ch. (avoir une affection pour qqn). Lè ~ at pus près qu’ lo r’chat, la ch. est plus près que le veston (les parents sont plus proches que les étrangers).

Chemîn [s̆(ȩ)mĩ M, I, N, s̆ęmẽ P, F, s̆(ȩ)mĩ-s̆(ȩ)mẽ S, s̆ęmĩ V], s. m. — 1o Chemin. Lo ~ n’at m’ èsséz bètu por li, le chemin n’est pas assez battu pour lui (il est ivre et titube). Rèmwinner pè i ~ qu’ n’è pwint d’piḗres, ramener par un ch. qui n’a pas de pierres (rabrouer qqn). Tos lés ~ mwinnent è Rome, seul’mant faut lés conahhe, tous les ch. mènent à Rome, seulement il faut les connaître. An wènent lés bès ~ quand’ is sont yoūte, on voit les beaux ch. quand ils sont outre (quand ils sont passés). I vaut mieus pèsser pè lés prés, ç’at l’ pus dous ~, il vaut mieux passer par les prés, c’est le plus doux ch. (il ne faut pas répondre à qui cherche querelle). 2o Nourriture qu’on laisse tomber sur ses habits. 3o Grande chaîne de montre qu’on porte en sautoir N.

Cheminat [s̆(ȩ)mina-s̆ȩmna M, N, s̆(ȩ)minǫ I, P], n. pr. — Cheminot, vill. de l’arr. de Metz.

Chemînche, voir Chemīhhe.

Chèmwḗse [s̆ęmwēs M, I, N], s. f. — Siamoise (étoffe de coton commune, en usage autrefois).

Chḗnat [s̆ēna M, N, s̆ēnǫ I, P, F, s̆ǟna S, s̆ānǫ V], s. m. — Petit chêne.

Chenate [s̆ȩnat M], s. f. — Petit éclat. Voir Hhenate.

Chḗnate [s̆ēnat N, S], s. f. — Petite chaîne. Voir Chinnate.

Chenau [s̆(ȩ)nō M, I, P, N, as̆nō-s̆nō F, s̆ǟnat-s̆ęnēⁱ S, s̆ānęt V], s. m. — Chéneau. Lo vant è amp’té lo ~, le vent a emporté le ch.

Chenāye [s̆(ȩ)nǟy.. M, I, P], s. f. — Échine. Voir Hhenāye.

Chène [s̆ęn I, P, F], s. f. — Échine. Voir Hheune.

Chené [s̆ȩnēⁱ.. M, N], adj. — Verre ébréché.

Chḗne [s̆ēn P, N, S, V], s. f. — Chaîne. Voir Chinne.

Chḗne [s̆ēn V], s. m. — Chanvre. Voir Chingne.

Chḗne [s̆ēn M, I, P, N, s̆ǟn-s̆ān.. S, V], s. m. — Chêne.

Chené, voir Chenau.

Chener [s̆ȩnēⁱ M, N], v. intr. — Voler en éclats. Voir Hhener.

Chènetière, Chènetīre [s̆ęntyęr-s̆ęntīr F], s. f. — Bandes minces et étroites que l’on prend sur un coudrier de trois ans au moins, droit, sans nœud, et que l’on sépare en l’entaillant à la base jusqu’au dessous de l’aubier. On ploie ensuite le coudrier sur le genou, la partie entaillée se lève et forme la lanière. On plie successivement le coudrier dans toute sa longueur et on soulève chaque fois la bande détachée avec un doigt glissé entre le coudrier et la bande. On peut prendre cinq à six bandes semblables, suivant la grosseur du coudrier et la largeur qu’on donne aux bandes.