se dégager de cette rencontre malchanceuse, où elle, aisée, caustique, animant toute sa mise triste du seul éclat de son sourire, le retenait et le torturait.
— Connaissez-vous mes cousines ? lui disait-elle. N’est-ce pas qu’elles sont charmantes ? Vous savez que je suis maintenant chez elles.
Et elle faisait une pause pour laisser à l’imagination du jeune homme le loisir d’évoquer les pâles visions de la médiocrité où elle vivait désormais. Elle se plaisait alors à suivre sur son visage l’instinctif sentiment de retrait qui le saisissait. Puis elle recommençait :
— Vous souvenez-vous du dernier bal ?
— Mais oui, répondait-il avec un soupir de contrainte, je m’en souviens ; vous avez été merveilleuse ce soir-là ; cela se disait…
Il avait l’air de penser :
« Mais, que ce temps est loin ! »
Ensuite le silence reprenait. Évidemment il ne trouvait rien à lui dire. Cette jeune fille nouvelle qu’il avait devant lui n’était plus de celles auxquelles il réservait son attention. Il était présentement aussi gêné devant Claudia