son adorable petite belle-sœur, la nymphe aux épaules fragiles, au petit nez effronté, à la folle toison blonde, c’est Friquette ! À la réflexion, c’est une chance incroyable pour elle de s’appeler ainsi. Et quand madame d’Arnoy, la sœur aînée, dit ce nom dans un pianissimo vibrant et tendre de la voix, ces deux syllabes : Friquette, prennent une harmonie délicieuse, qui raconte les grâces de cette petite personne diaboliquement jolie.
Ah ! les pauvres toilettes de nos braves Pavillonnaises qui nous avaient semblé jusqu’à présent briller de quelque éclat, comme elles pâlissaient, comme elles s’effaçaient, ainsi que de vieilles robes défraîchies et décolorées, devant le blanc splendide des Parisiennes ! On y voyait comme des palmes de givre et de blanches fleurs fantastiques scintiller à la lumière des lustres. Près de celles-là, les fleurs de Nice, dans les corbeilles où les avait gentiment disposées madame la sous-préfète, avaient l’air fruste ; il ne fallait plus rien regarder quand on avait vu le brocart tissé de lis d’argent que revêtaient les sœurs féeriques.