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D’abord la petite maison paternelle bâtie dans un coin perdu de Bretagne, en face de l’Océan, et dont les murs de granit supportaient crânement le vent apre depuis l’an 1654. Puis les habitants de la maison : son père âgé, malade, cassé, doux vieillard caressant et plein d’indulgence pour le diabolique gamin qu’il était alors ; sa sœur, grande, elle, et raisonnable, qui recousait ses habits déchirés aux rochers de la grève, cette sœur parfaite, Mlle Beatrix, que respectaient les pêcheurs et leurs femmes.

Quand il grandit et que son père meurt, Béatrix s’en va au couvent, lui part pour le collège ; une vieille Allemande vient gérer la maison, et lui serine la langue germanique durant les jours de sortie. Alors, il s’échappe dans les rochers, il va écouter la mer mugir ; pendant la tempête, il y lance des copeaux pour le plaisir de les voir roulés par les vagues ; il voudrait, lui aussi, être dans ce trouble et pouvoir lutter contre l’onde folle… Il sera marin.

Au collège, il y à Francisque, son ami, son intime ; un gros garçon plaisant et de naïf abord, qu’il aime avec ardeur, et auquel il est dévoué de corps et d’âme, qui occupe sa pensée deux