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de la garde-barrière ; on y transporta M. Dominique et Cresphonte. Le vieux savant, qui paraîssait très riche, distribua de l’or à tout le monde. Les blessés, tout pantelants, furent couchés dans des lits blancs, où l’on sentait la lavande, et pendant que l’inconnu veillait à leur chevet, le train reprit sa course rapide vers la capitale.

Heureusement, le poste de garde-barrière avait été confié en cet endroit à une femme compatissante, qui mit sa maisonnette entière à la disposition des blessés. Le savant prit dans la malencontreuse valise une bouteille contenant un liquide avec lequel il lava la plaie de M. Dominique, qui paraissait très affaibli par la perte du sang qui s’échappait de sa blessure. Il frictionna ensuite le pauvre nègre, qui s’était évanoui, et demanda à la maîtresse du logis de lui procurer tout de suite un médecin pour ses malades.

— Impossible, monsieur, dit la brave femme ; le train de cing heures va passer, il faut que je sois là.

— Qu’à cela ne tienne. Qu’y a-t-il à faire ? Dites-le-moi, je vous prie.

— Mais, monsieur…, il faudrait pousser les portes de la route, et puis tenir le drapeau pour montrer que la voie est libre.