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qui fût un véritable gage d’amour. C’était ce qu’il possédait de plus précieux, et de plus cher. C’était le présent qu’il avait fait à Augustine. C’était sa pipe de l’Yser.

Si nous étions au temps des légendes, monsieur, je vous conterais, pour tout expliquer, que cette pipe était fée. Et cela vous rendrait intelligible la fin de mon histoire. Mais je ne me permettrais pas de vous dire des balivernes. Cependant, sachez ceci : la pipe de Teddy, mademoiselle Augustine l’avait soigneusement ramassée dans un tiroir de sa commode entre ses voilettes et ses mouchoirs. Et de là, cette pipe merveilleuse appelait Teddy et lui parlait sans cesse, bien qu’il fût à quatre milles de là, couché sur le plancher d’une tente, ou à boire du thé, à la table d’un réfectoire. Et la pipe disait : « Revenez, Teddy ; vous voyez bien que vous n’aimez qu’Augustine, que vous ne pensez qu’à elle, et que c’est elle seule que vous regrettez. Véritablement vous n’avez trahi qu’Augustine. Elle-même vous aime, Teddy ; je l’entends pleurer tous les soirs quand elle s’endort