comme il convient, que de la perfidie de Joe Miller. Mais mademoiselle Louise — ainsi se nomme la jeune fille trahie — trouve un charme singulier à entendre le caporal lui répéter sans cesse :
— Je suis fâché que vous ayez du chagrin.
Cette rue où ils arrivent est la rue Poisson. Elle grimpe vers le boulevard. Mademoiselle Louise y habite ; son père y exerce le métier de cordonnier.
— Déjà, soupire-t-elle en apercevant le logis paternel. Quelle heure est-il donc ?
Teddy tire sa montre d’acier bruni : les dernières lueurs du crépuscule lui permettent d’y lire sept heures et demie.
— Vous avez une jolie montre, dit mademoiselle Louise.
— C’est qu’elle vient d’Angleterre, dit corporal Teddy.
— En Angleterre on fait de belles montres, avoue mademoiselle Louise.
Teddy balance une minute avant l’acte décisif dont l’idée vient de l’effleurer. Cette montre lui rend d’éminents services. Un soldat anglais