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eux le témoin de la Justice et de la bienheureuse Pauvreté ; l’exemplaire de la vie du véritable chrétien. Aimez-les toujours plus. Toujours mieux.

— Mon père, bénissez-moi, dit Marie.

Le vieux prêtre étendit la main sur la tête, sur la masse recroquevillée de cette grande fille à genoux. Il pria longtemps, d’un visage baigné de béatitude. Il la consacrait à Dieu.


Dans la rue, des affiches rouges frappèrent les yeux de Marie, l’arrachèrent aux paysages célestes où son âme se mouvait. L’en-tête portait en grosses lettres : Le Scandale de « la Neige ». Elle se força de lire. Toutes les corruptions dont cette affaire était née éclataient en ce début de 1930 où elle allait à la liquidation et ne pouvait plus coudre aucune lèvre. Marie vit que son père, Amédée du Cloiseau, directeur à la Préfecture de la Seine y était nommé. Mais elle reprit sa route, et en arrivant rue Élisée-Reclus quelques instants après, le pressa dans ses bras, sans rien lui dire.

À l’heure actuelle, Marie du Cloiseau, après deux ans d’études ayant été nommée, par une coïncidence troublante, assistante sociale à Cochin, n’est plus qu’une admirable sœur laïque parmi les autres et déjà, l’argent impur des parents et du grand-père commence à fluer, à relever tous les jours une parcelle des ruines.

FIN