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l’un l’autre. Geneviève rapportait par douzaines des photos du Finistère. Les garçons s’y jetèrent avidement. Dans ces quatre paires d’yeux avides, de miraculeux agrandissements photographiques s’opéraient par un beau mystère. Des cartes de 5 x 7 devenaient le Mail de Quimperlé dans toute son ampleur, l’architecture géante de son viaduc, la haute fusée du Kreisker de Saint-Pol-de-Léon qu’on voit de dix lieues à la ronde, ou bien la lande immense que l’aîné des garçons, celui qui préparait Saint-Cyr, regrettait toujours. M. Braspartz était devenu rêveur. Il parlait peu, demanda seulement aux jeunes mariés s’ils avaient visité Concarneau. Ses yeux bleus tapis au fond de leurs orbites s’allumèrent d’une candeur joyeuse quand Rousselière lui eut répondu qu’ils y avaient passé tout un après-midi dans le vieux port, parmi les filets qui séchaient.

— C’est joli, Concarneau… prononça-t-il lentement en hochant la tête…

Et toute sa mélancolie de déraciné émergea de son âme comme au gré d’un remous la proue d’une barque engloutie.

Geneviève, en conciliabule avec sa mère, recherchait au fond des armoires des objets de toilette oubliés.