Page:Yver - Madame Sous-Chef.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

drez. Vous continuerez votre carrière administrative puisque vous y tenez tant. Je n’ai pas le droit de forcer votre volonté. Nous nous marierons comme les autres, comme M. et Mme Fournier du troisième bureau. Comme M. et Mme Langlois. Nous tâcherons de faire mieux qu’eux. J’avais rêvé… Mais vous aussi vous aviez rêvé… Vous, c’était d’une belle carrière. Vous l’aurez, chérie, et vous vous souviendrez que c’est moi qui vous l’ai quelque peu donnée en ce jour du mariage des petits Charleman. Charleman a plus de chance que moi. Sa femme ne sera qu’à lui. Mais la mienne aura été la plus aimée.

Devant un tel afflux de bonheur, Geneviève ferma les yeux. Sa reconnaissance pour Rousselière lui gonflait le cœur. Elle n’avait osé croire à un si prompt revirement, à un sacrifice aussi rapide. Elle ne put dire qu’un mot :

— Merci de m’avoir enfin comprise.

Elle se trompait. Rousselière cédait sans avoir compris. Il ne devait même jamais tout à fait comprendre.

— Vous savez, Rousselière, avait dit Geneviève dès le lendemain, comme à midi ils faisaient un tour aux Tuileries, mes parents sont un peu vieux jeu. Je crois qu’ils apprécieraient assez une demande en mariage en règle faite par madame votre mère en grand tralala. Moi, je suis majeure et je trouve la cérémonie inutile, mais ça leur fera plaisir.

Et Denis ayant assuré que ce protocole ne déplairait aucunement à sa mère qui gardait une tendresse aux vieilles traditions, il se chargea d’arranger les choses pour le prochain dimanche, seul jour où le principal du notaire parisien se trouvait à la maison. À Montmartre, la chambre