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des congratulations que le charme personnel de cette belle jeune femme, d’abord si sympathique, rendait plus chaleureuses dans leur sincérité.

En moins de dix minutes, elle avait atteint la maison, pressée de retrouver ses deux petits chéris. Mais là, une déconvenue l’attendait. Ce fut l’austère Poulut qui lui ouvrit la porte et qui lui déclara à l’instant où la jeune femme ôtait son chapeau dans l’antichambre :

— J’annonce à Madame que je m’en vais. Tant que Madame était là, cela pouvait encore marcher avec la demoiselle, la… la… nurse comme vous dites. Maintenant que Madame a repris son boulot je ne me sens pas d’humeur à tourner comme un toton sous les ordres de cette méchante fille, qui ne me permet même pas d’embrasser à mon plaisir mon cher trésor, mon petit Pierre. Même pas de le soulever dans mes bras. Les bas ouvrages, c’est bon pour moi. Mais une caresse d’un petiot que j’ai autant dire élevé, c’est trop pour Mme Poulut. Et bien ! Mme Poulut à compris. Elle va s’en aller. Ça lui sera dur, mais chacun a sa dignité. Madame saura faire la part des choses.

— Poulut, répondit à ce discours, Geneviève consternée, vous me désolez. Lorsque je quittais la maison, ma sécurité c’était de vous savoir près de Pierre pour tempérer les sécheresses de Mille Hedwige. Vous étiez si bonne pour lui que j’étais plus tranquille. Vous partie, que va-t-il devenir ? Patientez encore quelque temps…

— Non, Madame. Ce que Mme Poulut a dit est dit. Je retrouverai peut-être une autre place auprès de jeunes enfants. Je ne retrouverai pas un autre Pierre. Tant pis. Chacun a sa dignité. Je ne subirai pas plus longtemps Mademoiselle.

C’était une catastrophe. Cette espèce de gendarme poilu et moustachu, à l’air terrible, était