n’avait que sa licence. Elle le regrettait. La veille de sa rentrée en fonctions, elle décida d’aller rue du Mont-Cenis rechercher ses vieux bouquins de droit du temps de ses examens, ayant résolu d’approfondir certaines questions qui la trouvaient en infériorité.
— Alors, ma pauvre enfant, lui demanda Mme Braspartz, qui se trouvait seule à la maison, tu reprends demain le collier de misère ?
— Mais maman, repartit Geneviève en riant, ce serait plutôt un collier d’aisance, étant donné ce qu’il me rapporte !
— Oui, mais les frais occasionnés par cette bonne d’enfants doivent être bien lourds, sans compter Mme Poulut. Je crois que, tout compte fait, tu aurais encore un gros profit à demeurer chez toi.
— Voyons, maman, tu n’y réfléchis pas ! Les chiffres parlent tout seuls ! On dirait que tu t’entends avec Denis pour discuter l’opportunité de ma situation ! Se serait-il plaint ici de ma carrière quelquefois ?
— Peux-tu supposer, Geneviève ! Denis est un bon mari, ma fille et qui ne cesse de chanter tes louanges. Au surplus, doux et réservé. Cependant ce sont ces maris-là qu’il est le plus dangereux de contrarier, et non pas ceux qui passent leur colère en cassant la vaisselle ! Avec des hommes comme le tien, le lien brisé se renoue plus difficilement.
— Mais enfin, maman, comment peux-tu penser qu’il puisse y avoir désaccord entre nous ?
Un sourire plissa les yeux de la vieille dame de Quimperlé :
— Ma fille, il n’est pas besoin d’être devin pour savoir que Denis n’aime pas beaucoup ton métier. Voici trois ans et demi bientôt que vous