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Pierre et couchait les deux enfants. La mère prenait alors la liberté d’assister à ce cérémonial bien que l’on n’aimât pas beaucoup cette présence ni les embrassements de Pierre et de sa maman. « Ce n’est pas utile, » déclarait la jeune fille. « Si, mademoiselle Hedwige, ne put retenir un jour Geneviève, il est utile et même nécessaire à un petit enfant de sentir de la tendresse. La preuve en est qu’ils la recherchent. C’est le fondement de leur vie affective naissante. » — « Lorsque Madame aura repris son poste au bureau il faudra bien qu’il se passe d’elle. Le plus sage est donc qu’il ne s’habitue pas trop aux caresses de Madame. »

Le propos fut assez désagréable à « Madame » mais elle ne le releva pas n’ayant pas à cet effet les arguments suffisants.

Un soir au dîner, face à Denis, Geneviève ne put retenir :

— Figure-toi que ce matin j’avais commandé des pigeons à la casserole, convaincue, je ne sais pourquoi, que tu allais me faire la surprise de revenir pour déjeuner. Te rappelles-tu qu’autrefois c’était ton grand cheval de bataille ce déjeuner de midi que tu aurais fait le tour de force de venir partager avec moi, si j’étais demeurée à la maison ? Alors ce souvenir m’est revenu. Je ne sais pourquoi. Comme ça ! Je t’ai attendu, attendu… avant de me décider à me mettre à table.

Denis eut un sursaut de vivacité :

— Comment ! C’est toi qui me reproches maintenant de ne pas accomplir des miracles, des prodiges de vélocité pour essayer de mettre plus d’intimité dans notre vie, alors que toute ta ligne