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s’était pas montrée inférieure à celle-ci. Suivirent les regrets exprimés sur l’état de santé de la dite demoiselle et sa retraite forcée ; l’éloge funèbre ; les fleurs sur le cercueil. Mais on en revenait déjà au fonctionnement administratif du Ministère :

— Ce départ, madame, vous le concevez, va créer un mouvement assez important dans le personnel. Pour remplacer notre sous-Chef, je ne vous cacherai pas un instant que c’est à vous que nous avions pensé tout d’abord. Il s’agissait en effet d’un service que vous connaissez à la perfection et dans lequel vous avez fait vos preuves. Le troisième Bureau n’a plus de secrets pour vous. Malheureusement, il est tant soit peu connexe avec le quatrième. Et il n’est pas jusqu’à la topographie des deux locaux qui ne crée, par le seul fait de leur voisinage, une certaine communauté, et je dirai même une interpénétration de l’un à l’autre. Le fait que M. Rousselière appartient comme rédacteur au quatrième bureau l’aurait mis — en raison de ces circonstances et à tout instant, — dans le cas de rendre sensible l’infériorité administrative de sa situation vis-à-vis de la vôtre, madame ; ce qui eût pu vous gêner l’un et l’autre si, par exemple, un désaccord s’était élevé entre les deux bureaux. Je ne parle pas de l’effet produit sur le personnel expéditionnaire…

« Ce point a fait l’objet d’une assez longue conférence entre le ministre et moi. Cas psychologique assez délicat, vous le concevez, madame… »

Et le Directeur du personnel daigna sourire.

Geneviève se crut engagée à l’imiter. Elle n’en avait nulle envie. Son anxiété était vive. Était-elle nommée ou non ? Voilà ce dont elle était préoccupée. Voilà ce que ce diable d’homme, avec toute son onction et son extrême politesse, ne lui avait pas encore laissé savoir. Elle était