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VI

Geneviève et Denis eurent cette année-là, de magnifiques vacances dans le pays des Rousselière.

Denis les désirait depuis longtemps. Geneviève établit un budget des dépenses de l’année et conclut qu’ayant vécu si sagement, avec tant d’économie l’année entière, ils pouvaient s’offrir la réalisation de ce beau rêve.

Denis ne devait jamais oublier désormais cette soirée, où sa femme lui avait mis sous les yeux le bilan des dépenses éventuelles du voyage.

— Chérie, lui avait-il demandé, pourquoi inscris-tu trois personnes puisque Mme Poulut réclame son congé pour la Normandie ? Bébé ne compte pas !…

— Écoute, Denis, fit Geneviève, qui parlait à son jeune mari un peu comme à un fils, j’ai pensé que ce serait pour ta mère une joie folle de nous accompagner et de retrouver sa Provence. C’eût été cruel pour elle de nous voir partir, vers le pays du félibrige et de demeurer si seule à Paris. Nous l’emmènerons. Tu le lui annonceras toi-même. Tu lui diras : « Nous vous enlevons, ma chère amie. Il y a trop longtemps que vous n’avez vu votre Soleil. » Tu ajouteras même, s’il te plaît, et cela me ferait plaisir : « C’est ma femme qui le désire. » De fait, cher Denis, je souhaiterais que ce supplément de frais fût imputé à mes appointements.