berceau en étirant les bras d’un ours de peluche, — alors qu’un cauchemar le lui montrait à l’instant même étranglé par un lacet quelconque de chemise ou de brassière…
— Que Madame m’excuse, dit Ninette affolée, j’étais dans ma chambre en train de me recoiffer. La séance fut longue. Ninette, le pauvre petit hurlait dans son berceau.
— Je me suis peut-être un peu endormie, dit Ninette, que l’épouvante égare.
— Mme Denis avait tant de confiance en vous, mon enfant !
— Que Madame ne raconte pas cela à Madame ! je l’en supplie !
— Mais c’est mon devoir de le lui dire, Ninette. Il faut que Mme Denis sache qu’elle ne peut plus compter aveuglément sur vous comme elle avait cru pouvoir le faire jusqu’ici, grâce à quoi elle exerçait sa profession en toute sécurité.
À ce moment, une vérité éclate aux yeux de Ninette. Elle va quitter cette maison. Elle le réalise tout d’un coup. Elle va la quitter sans trop tarder, car le jeune agent veut absolument le mariage pour ce printemps même. Elle était heureuse ici. Un bonheur, une tranquillité, un bien-être comme elle n’en avait jamais connu. Et puis, il y a ce petit qui est si mignon ! Et puis, Madame. Oh ! Madame ! Comme elle l’aime ! Comment fera Madame sans elle !
Alors, c’est le désespoir d’une Ninette un peu nerveuse, troublée par des événements plus grands qu’elle, et qui s’effondre à genoux, la tête dans les coussins d’un divan avec des sanglots qui fendent l’âme de Mme Rousselière.
— Ninette, déclare-t-elle, je vous vois si peinée que je ne dirai rien à Madame.
— Oh ! merci, Madame ! entend-elle entre deux