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nous pour jouir un peu de Bébé. Tous les jours, si cela vous chante, après sa sortie et le biberon de 4 heures. Ce sera une sécurité de plus pour moi.

Ce jour-là, Denis, qui, avec son esprit de finesse, devinait tout ce qui se passait chez sa femme, n’attendit pas d’être dans la rue pour lui dire, dès l’escalier :

— Chérie, comme tu es gentille avec maman. Merci !

La monotonie de leur vie reprit les déjeuners chez Mme Rousselière à proximité de leur bureau, le retour chez eux à la nuit. C’était l’hiver ; le métro suffocant les jetait sur la place glaciale balayée des courants d’air de la Seine et du Bois. Ils s’engouffraient tout frissonnants dans l’ascenseur, anxieux de retrouver là-haut leur petit homme. Celui-ci avait assez de connaissance maintenant pour les accueillir avec des transports de joie. Mais le temps que l’appareil grimpât les sept étages, ces parents tremblaient toujours que depuis le matin quelque accident, quelque malaise n’eût fondu sur leur cher trésor. Dieu merci, non ! Rien de tragique ne s’était produit. Le petit Pierre prenait régulièrement son poids normal. Il avait bon appétit, digérait bien, ressemblait de plus en plus à son grand-père Braspartz. Et c’était à Denis qu’il tendait les bras pour qu’on le fît sauter en l’air.

— Il est baigné, tout prêt pour être mis dans son berceau, disait souvent Ninette triomphante.

Geneviève pinçait involontairement les lèvres. Elle aurait aimé donner tout au moins le bain à son fils. Elle connaissait une avidité secrète de caresser de ses mains ce petit corps tout nu, d’apprécier sa croissance, d’entendre son rire et ses légers cris de plaisir dans l’eau. Mais tant de