avec la famille, papillonnait dans le grand studio drapé des nappes ardentes d’un soleil de juillet. Le membre de l’Institut, ayant entraîné Denis vers la baie ouverte lui montrait les coteaux de Meudon qui, pris à revers par le déclin de l’astre, marquaient leur profil assombri sur l’or du ciel. Et comme il déclarait que Paris ressemblait à Rome pour sa ceinture de collines aux mouvements onduleux, le jeune mari entendait la notairesse demander à Geneviève derrière lui :
— Et vous le nourrissez, madame, ce bel enfant ?
— Mais non, madame, répondait-elle sur un ton de regret. J’ai une situation au Ministère qui m’ôte la liberté d’être nourrice.
— Dommage ! insistait cette femme du monde tenant à montrer de l’intérêt au jeune ménage. Vous en auriez fait une magnifique, bâtie comme vous l’êtes, chère madame ! Et le lait de la mère, cela fait toujours des enfants mieux portants, plus solides.
Geneviève aurait voulu lui coudre les lèvres, car elle voyait maintenant Denis se détourner un peu du membre de l’Institut pour prêter l’oreille aux propos de cette matrone mal inspirée. Or, Denis aurait été fou de joie qu’elle donnât son lait au bébé. Il semblait au jeune mari qu’elle eût été plus mère ainsi et que l’enfant eût été préservé d’un nourrissage douteux, peut-être funeste. Quelques Jours avant la naissance, encore, il l’avait suppliée :
— Chérie, si tu te décidais à abandonner les paperasses pour ce petit ? Voyons, est-ce que tu ne serais pas heureuse de l’allaiter toi-même, comme Denise Charleman sa fille ? Réfléchis bien. Il serait temps encore de demander ta mise en disponibilité. Tu serais préservée en demeurant ici de bien des alarmes, de bien des risques ; peut-être de bien des peines. Ta mère a nourri ses cinq enfants. Ils