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Cependant, l’heure s’avançait. L’absence de François passait inaperçue. On disait de lui, en pensant à la comtesse Oliviera : « Il est resté là-bas. » Et personne ne se tourmentait. Mais Marcelle ?

On se mit à table, l’oreille aux aguets. Marcelle n’arrivait pas. Il fallait toutes les joyeuses préoccupations du ménage pour qu’un pareil retard laissât aux parents leur belle tranquillité. Hélène devenait très triste. Une angoisse l’étouffait. Sa pâleur donna l’alarme à la mère.

— Tu t’inquiètes de Marcelle, n’est-ce pas ? Tu crois qu’il lui est arrivé quelque chose ?

Hélène s’en défendit à peine. Une idée les sauva : Marcelle serait allée chez mademoiselle Darche qui l’aurait retenue à dîner. Tout le monde se raccrocha opiniâtrement à cette hypothèse qui permettait encore un agréable optimisme. Bientôt Hélène, qui ne pouvait plus avaler, se leva de table et dit qu’elle allait chez Nelly Darche. Elle tremblait en s’habillant.

— Attends un peu, faisait le père ; cette petite originale va nous revenir paisiblement dans une heure.

— Attendre ! Oh ! je ne le puis pas…

Cependant si elle la trouvait là-bas, avenue Kléber !

Elle prit le premier fiacre qui passait. Comme c’était simple ce qui était arrivé ! À force d’arpenter ces rues, ces trottoirs où Nicolas passait