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sait dans le cabinet de Lamblin un gentleman qui se nomma. C’était Zuyn, le grand marchand de fourrures. Ayant vendu à une dame une pelisse de zibeline, que celle-ci, changeante de goûts, ne trouvait plus à son gré et prétendait lui rendre, il désirait savoir s’il pouvait plaider avec chance de succès. « La dame a payé ? » demande Lamblin « Elle a payé », dit Zuyn. « Comment ! elle a payé, et elle refuse de prendre livraison du manteau ? Mais, cher monsieur, envoyez-lui du papier timbré !… » Et même, écrivant au fourreur le lendemain, Lamblin rehaussa la consultation de quelques textes… Un beau matin, qui fut étonné ? ce fut notre ami, en décachetant coup sur coup deux lettres : madame Leroy-Mathalin le chargeait de ses intérêts contre Zuyn, et Zuyn lui confiait sa défense contre madame Leroy-Mathalin… Voilà Lamblin dans un joli embarras, bien marri d’en être acculé à une conciliation, là où il avait flairé deux excellentes affaires. Il la négocie en ce moment, à ce qu’on raconte.

Et Fabrezan riait, se frottait les mains, ramenait sur ses jambes les pans de sa redingote, pendant qu’Henriette se récriait :

— Oh ! ce Lamblin ! ce Lamblin !… Fabrezan, qui l’examinait à la dérobée et qui la

voyait mûre pour subir sa pression, continua :

— Revenons au motif de ma visite, ma chère petite confrère. Seriez-vous disposée à ne point prononcer devant la première chambre, en faveur