— Qui te fait le penser ? dit Chouchou anxieux de savoir s’il n’avait pas été imprudent.
— Oh ! mon vieux, moi seul je ne m’en serais jamais aperçu, je te l’avoue. Mais Cécile a des yeux de lynx. Au surplus je crois que sa cousine lui fait des confidences dont ma femme lâche un mot de temps en temps.
Il y eut un silence. Puis Chouchou, caché un peu plus dans l’oreiller, confessa :
— Cécile a raison. J’en suis fou, Élie.
Là-dessus il vit Élie prendre sa tête dans ses mains en disant :
— Alors, c’est donc une malédiction sur nous !
— Voyons, Élie, comme tu es dramatique !
L’aîné releva son visage ravagé, et saisissant le bras de Chouchou :
— Écoute, mon petit, si tu le peux encore, s’il en est encore temps, reprends-toi, détache-toi, mais n’épouse pas Fanchette, n’épouse pas une Alibert. Je t’en supplie, crois ton vieux frère qui a fait avant toi l’expérience et qui souffre ! qui souffre ! Ces mariages-là ne sont pas une union. La