Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/111

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Mais, répliqua M. Xavier, ne craignez-vous pas que nous nous laissions dévorer à notre tour par cette jeunesse en mal d’expansion, et que nous ne finissions par devenir des Alibert ?

— Pas plus, mon ami, que les Alibert ne deviendront des Martin d’Oyse. Le principe des races est inaltérable. Mais je pense néanmoins que notre famille connaîtra une heureuse évolution. Chouchou me le disait tantôt avec enthousiasme. Il apprécie beaucoup ces garçons chez lesquels il est reçu parfois, vous savez.

— Oui, reprit le père, il en est féru. Mais Chouchou est excessif, il doute de nous et s’éprend des contrastes. Je lui reproche d’avoir écrit ce vers :

Qui donc aimantera ma race finissante ?

Nous ne sommes pas une race finissante, parce que nous maintenons notre domaine de la pensée. Notre famille reste une source où les jeunes viennent puiser une vie spirituelle plus jaillissante qu’ailleurs. Élie, grand liseur de romans, chasseur, ami de la forêt, et qui cependant peut s’abstraire assez de son penchant pour s’être appliqué à moder-