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l’avaient amené à Paris. Il avait compris que son intelligence, très large, la mettait au-dessus des préjugés.

Quand il eut achevé, Mme de la Rocherie sourit et lui dit :

— Monsieur, nous avons l’un et l’autre comme cuisinières deux excellentes filles, qui se voient quelquefois au marché et qui ont vite lié connaissance ; je vous avoue que, par leur intermédiaire, je savais toute la vie de votre petite fille. Du reste, depuis votre arrivée, je l’ai remarquée lorsqu’elle se promène silencieusement dans votre jardin, où je la vois de ma fenêtre ; je l’ai toujours trouvée une enfant ravissante, tout me plaît en elle, et, mes filles partageant mon appréciation, je souhaite qu’elles l’aient pour amie. Je suis nouvellement aussi à Paris, je connais peu de monde ; et ma fille ainée, que sa santé débile force à rester confinée dans sa chambre, s’ennuie à mourir. Or, je voulais vous proposer quelque chose : j’ai pour mes enfants une institutrice, qui pourrait réunir les trois amies ; les fillettes travailleraient ensemble…

Comme bien on pense, M. Patrice, qui ne s’attendait pas à pareille fortune, fut très heureux, et, après quelques observations polies — il craignait de déranger, d’abuser de la bonté de Mme de la Rocherie, d’être indiscret — il finit par accepter avec joie.