Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/81

Cette page n’a pas encore été corrigée

et les petites jeunes filles lancèrent à leurs mamans un regard interrogateur.

Les mamans étaient perplexes ; enfin, la baronne donna par un hochement de tête permission à sa fille, la brevetée du brevet supérieur, qui, d’un air protecteur, vint à Jen. Mais M. Lannoy l’avait devancée, et, tout rajeuni par cette jeunesse, il s’écria joyeusement :

— Puisqu’il manque un cavalier, c’est moi qui le remplacerai.

Et, au bout d’un instant, la petite fille tourbillonnait avec les autres dans les bras de son professeur.

— Ah ! gémissait Mme Lannoy, il va tousser, c’est certain !

Mais M. Patrice, devenu tout pâle, ne partageait pas la gaieté des parents. Il avait bien nettement compris, à présent, la recommandation que chaque mère avait faite à sa fille, de ne point lier connaissance avec sa protégée ; il entrevit toute une longue suite de chagrins que la pauvre petite aurait à subir par le seul fait de son origine ; et, le cœur tout gonflé de colère paternelle, il prit, là dans ce salon, au milieu de la réunion joyeuse, une grave résolution.

Puis, dès que la valse fut finie, il fit un signe à la fillette, et tous deux se retirèrent.