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ils sur elle dès son entrée dans le salon ; et la pauvre petite, rouge, désorientée, alla s’asseoir sur une chaise que lui présenta Mme Lannoy, au milieu de ses jeunes condisciples.

À l’exemple de leurs mamans, les petites jeunes filles bavardaient comme des pies. Mais, aussitôt que l’enfant eut pris place dans le cercle joyeux, les rires cessèrent, et tous les regards se tournèrent vers la nouvelle venue. Son histoire lui donnait un cachet de singularité, qui n’éveillait pas peu la curiosité de ces demoiselles. De plus en plus ahurie par la vue de tous ces yeux dirigés sur elle, Jen n’osait plus faire un mouvement ; elle baissait lamentablement ses grands yeux bleus, et le rouge de ses joues allait croissant.

Elle fut sauvée de cette situation critique par l’arrivée d’autres jeunes filles, qui attirèrent à leur tour les regards. Puis la séance débuta par la poésie de la petite du notaire ; et l’enfant fut débarrassée de sa contrainte.

Entre chaque numéro, les fillettes reprenaient la causerie interrompue, chuchotaient ou riaient aux éclats ; pourtant, l’une d’entre elles faisait bande à part, et, pendant que ses compagnes, pour entendre une histoire intéressante, se serraient l’une contre l’autre, formant un cercle très étroit, elle, resta en dehors, n’ayant pas osé se mêler à la conversation. Comme l’on pense, la petite abandonnée