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supérieur, grâce aux soins de M. Lannoy, laquelle, pour ce motif, devait être le « clou » de la matinée et une muette réclame à l’honneur du vieux professeur. Il devait y avoir aussi les cinq filles du médecin, et d’autres.

Le 1er août était le jour fixé. Si, au matin de la grande date, les esprits de Mme Lannoy étaient bouleversés par les inquiétudes qu’entraînent avec soi les préparatifs d’une telle fête : la petite du notaire saura-t-elle sa poésie ? — les petits fours arriveront-ils à temps ? Arthur n’aura-t-il pas de quinte ?… ce qui troublerait les réjouissances. — Éveline réussira-t-elle la crème de ses choux ? les trois « demoiselles » aînées du médecin n’ont pas grande mémoire, auront-elles retenu leur pièce ?

Pour la pauvre Jen, en s’éveillant, elle vit avec frayeur s’élever l’idée de paraître au milieu de l’« assemblée de cinquante personnes » ; et, si elle eût osé, elle aurait supplié son père de la laisser s’en abstenir. Mais elle avait remarqué l’importance que le vieux monsieur attachait à cette fête, et elle ne lui confia point ses timidités.

Seulement, quand Rosalie vint l’aider à s’habiller, elle lui conta son appréhension.

— Ah ! Rosalie, si vous saviez comme cela m’ennuie d’aller au milieu de tout ce monde que je ne connais pas.

— Ta ! ta ! ta ! Mlle Jen, vous êtes aussi bien