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Saint-Lazare. Le père présente ses respects à M. Patrice, et nous t’embrassons.

« Roland. »

Cette lettre rendit l’enfant bien heureuse ; elle répondit par une longue épître, où elle racontait sa vie à petits détails ; puis elle la soumit à M. Patrice, qui en fut tout ému, car on y voyait à chaque ligne la grande affection qu’avait pour lui la petite orpheline, qui vantait au père Mousse les bontés de son nouveau protecteur.

Mais des semaines et des mois s’écoulèrent sans qu’aucune autre nouvelle revint du pauvre montreur de chiens. M. Patrice écrivit de nouveau à l’adresse indiquée par Roland, sa lettre lui fut retournée. Inquiet, il aurait voulu s’informer de son sort ; mais comment, dans toute la France, à travers laquelle il roulait perpétuellement sa vieille voiture, comment trouver l’humble saltimbanque, ignoré, inconnu ?

Bien entendu, Jen ne parlait pas de ses amis à M. Patrice ; mais celui-ci s’était aperçu, plus d’un matin, qu’elle avait les yeux rouges, et devinait bien pourquoi. Et puis, il aurait voulu la voir vive, folâtre, remplissant ses grandes salles de rires et de chants joyeux. Au lieu de cela, la petite était toujours sérieuse, réfléchie ; elle glissait sur les tapis, sans qu’on entendit le bruit de ses petits pas ;