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— Oh ! mon Dieu ! cria Jen, les voilà !

Ce cri de joie, poussé par la petite Anglaise, résonna douloureusement aux oreilles de M. Patrice ; il sentait au fond de ce bon petit cœur d’enfant un grand vide, que ses efforts ne pouvaient combler ; et lui, qui, dans sa jalousie paternelle, eût voulu être la seule affection de cette petite fille, devenue sa vie, en souffrait.

— J’ai lu ces vers, dit-il alors, je les ai trouvés très gentils. C’est ton petit camarade Roland qui les a faits ?

— Oui, père, il en faisait beaucoup.

— Il était donc instruit ?

— Oh ! je crois bien. Toutes les fois que le père Mousse lui donnait un peu d’argent, il achetait des livres.

— Et tu l’aimais bien, ce petit Roland ?

— Oh oui, je l’aimais beaucoup.

Peut-être à ce moment pressentit-elle que sa réponse devait avoir été pénible à son père adoptif, toujours est-il qu’elle ajouta :

— Mais, à présent, je suis bien plus heureuse qu’autrefois.

Elle reçut pour sa peine une nouvelle caresse du vieux monsieur, et, toute consolée, remonta allégrement dans sa chambre. Là, le petit papier fut lu, relu, et soigneusement placé dans un secrétaire.