Page:Yver - L Enfant de la balle.djvu/55

Cette page n’a pas encore été corrigée

la science qui tombait des lèvres du vieux monsieur.

Après quelques jours d’essai, M. Patrice vint, un soir, trouver ce dernier et lui demanda confidentiellement ce qu’il pensait de sa fille. M. Lannoy, que de longues habitudes pédagogiques avaient rendu sentencieux, répondit :

— Mémoire sûre. — Intelligence prompte, profonde. — Jugement sain. Caractère un peu craintif. Âme très aimante ce sera une jeune fille accomplie.

Cette réponse remplit de joie le cœur du vieillard, il l’avait pressentie, il la connaissait presque d’avance, car peu de temps lui avait suffi pour étudier et deviner sa fille d’adoption ; mais il était heureux de s’entendre dire ces choses-là et de voir qu’il n’était pas le seul à constater les qualités de cette enfant exquise.

Aussitôt qu’il fut rentré, Jen s’approcha de lui timidement et lui présenta une requête :

— Père, je voudrais bien écrire au père Mousse et à Roland.

— Mais, ma petite, reprit le bon monsieur, ton vieil ami est parti, et nous ne savons pas son adresse ; dans quelques jours, il nous écrira lui-même.

Il y a des enfants chez lesquels la richesse du cœur supplée à l’âge, car ils ont des délicatesses non raisonnées, des intuitions ; ils fouillent votre