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prenant les deux mains, que vous me faites plaisir ! J’avais peur que vous ne voyiez d’un mauvais œil l’entrée chez moi d’une étrangère ; mais, bien loin de cela, vous partagez ma joie ; mon bonheur va donc être complet, puisque vous n’y mettez point obstacle.

Puis l’oncle et la nièce se séparèrent, très contents de cette visite. En effet, le pauvre M. Patrice avait, depuis la veille, comme un remords de ce qu’il avait fait ; et, connaissant surtout l’irascibilité de Mme Jean, il craignait, à bon droit, que l’adoption de Jen n’amenât une rupture définitive. Aussi, grands avaient été son étonnement d’abord et son bonheur ensuite en voyant la bonne tournure que prenaient les choses.

Quant à la jeune femme, elle sortit radieuse de l’hôtel. Son plan de campagne avait parfaitement réussi : elle n’avait plus maintenant qu’à suivre ce même chemin, c’est-à-dire tâcher de contrebalancer par une apparente affection, de prétendues amabilités, la grande place que cette Anglaise allait prendre chez son oncle, et, de plus, en cajolant l’enfant, conquérir la faveur de son père d’adoption. Par moments, ce sera dur ; car Mme Jean n’aime pas les vives démonstrations d’amitié, et puis enfin, témoigner tant d’affection à celui qui, par un simple caprice, a lésé tous vos intérêts, est, après