— Jean m’a appris, hier soir, tout le nouveau qu’il y avait chez vous, dit-elle, et je viens moi-même vous féliciter et lier connaissance avec votre petite protégée.
L’enfant, qui se tenait timidement dans un coin, s’approcha à cette phrase, et vint présenter son front à la jeune femme. Celle-ci se contenta de lui donner sur la joue une petite tape d’amitié, et tira de son manchon un sac bleu.
— Voilà des bonbons, fillette, les aimez-vous ?
— Oh ! oui, madame, je les aime beaucoup.
Quant à M. Patrice, il était plongé dans une telle surprise, qu’il répondait à peine aux questions de sa nièce ; jamais il n’avait constaté chez elle ni pareil empressement à le visiter, ni pareille amabilité. Au bout d’une minute, il fit signe à l’enfant de se retirer et raconta à Mme Jean les événements de la veille ; celle-ci écoutait avec les marques du plus grand intérêt, et, lorsqu’il eut achevé, la jeune femme lui dit d’un air charmé :
— Ah ! mon oncle, Jean et moi sommes bien heureux de savoir cette enfant près de vous ; votre isolement nous attristait, la petite Anglaise a l’air gaie et vous réjouira le cœur ; vous la gâterez beaucoup, et je vous assure que nous l’aimerons bien nous-mêmes.
— Mes bons enfants ! s’écria le vieillard en lui