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devenir une demoiselle ; vous apprendrez à être savante, à faire de la musique, des choses de ce genre-là. Mais les affaires du ménage ne vous regardent pas ; c’est comme si vous étiez censément la fille de monsieur.

— Je voudrais ne pas trop déranger, reprit la petite, laissant ainsi entrevoir le fond de sa pensée.

— Ta, ta, ta ! M. Philippe n’a rien à faire, cela le secouera un peu. Moi, je vais vous coiffer maintenant, et, tout à l’heure, la couturière va venir vous essayer de belles robes.

Avec beaucoup d’autres qualités, Rosalie possédait celle d’être très loquace, et, tout en tressant les cheveux de la fillette, elle se mit à lui vanter les bontés de son maître, louanges qu’elle accompagnait de conseils à l’enfant, pour qu’elle soit toujours obéissante, respectueuse, prévenante à l’égard de M. Patrice. Jen l’écoutait avec un recueillement qui l’encourageait, et la conversation eût continué longtemps sur ce ton, si la couturière, arrivant, ne l’eût interrompue.

La fillette n’était point coquette, et cette longue séance, où il lui fallut passer toute une heure, l’ennuya bien ; mais, enfin, cette heure passa, et le moment vint d’aller dire bonjour à M. Patrice.

Un grand problème, qui, dans l’imagination de la petite Jen, prenait des proportions fantastiques,