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— Chez notre oncle ?

— Mais oui. Je l’ai trouvé bien heureux ; figure-toi qu’il vient d’adopter une petite fille…

— Il vient d’adopter une petite fille ! répéta Mme Jean Patrice, devenue toute pâle.

— Oui, et j’en suis très content pour lui. Le pauvre oncle était vraiment bien isolé pour son âge ; cette enfant est ravissante, paraît-il, et annonce une excellente nature.

— Mon oncle a adopté une fille ! répétait toujours la jeune femme avec un tel désappointement, que son mari ne put réprimer un sourire.

— Clotilde, qu’est-ce que cela te fait ?

— Mais, mon ami, tu n’y penses pas ! mon oncle n’avait pas d’autre famille que nous, et sa fortune revenait à notre fils. Maintenant, tout est changé, et l’héritage entier va passer à cette inconnue. Ah ! Jean, je ne te comprends pas d’accepter cet événement avec autant de calme.

— Je t’avoue, Clotilde, qu’après avoir vu mon oncle si heureux, je n’ai pas été chercher de mesquines questions d’intérêt.

— L’avenir de ton fils était en jeu, mais tu n’y as point pris garde.

— Mon oncle m’a dit qu’il viendrait demain te présenter sa petite protégée, qu’il aime déjà à la folie.