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aigre, les rideaux, les tapis ; j’en suis écœurée lorsque j’entre, et j’en perds l’appétit.

La cigarette était achevée, il l’alluma.

— Tu sais combien cette odeur m’est désagréable ; tu en prends, je crois, prétexte pour fumer davantage.

Il se leva et ouvrit la porte.

— Tu sors ? demanda sa femme d’un ton de reproche.

— Je vais fumer dehors.

Ce fut la fin nécessaire de l’orage conjugal. Une fois seule, Mme Jean prit un roman et s’installa confortablement près de sa lampe pour passer la soirée. Elle eut, auparavant, le soin de tirer sa montre, qu’elle posa sur la table, et, de temps à autre, elle fermait son livre, qui paraissait ne lui présenter que peu d’intérêt, jetait un regard sur l’aiguille et écoutait.

— Il rentrera tard, se disait-elle ; il était, ce soir, de fort mauvaise humeur.

Mais M. Jean ne rentra pas tard ; à peine la petite montre eut-elle marqué dix heures, que la porte du salon s’ouvrit. Sans rancune, il vint embrasser sa femme.

— Où es-tu allé ? demanda celle-ci.

— Chez mon oncle, et j’y ai appris un nouvel événement.