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père adoptif ; mais, pendant que Rosalie l’emmenait, M. Patrice lui dit :

— Tout à l’heure, j’irai te dire bonsoir dans ton lit.

Aller, le soir, près du chevet de leur fille qui s’endort paisiblement, mettre un baiser sur les paupières qui se ferment, sentir des bras de fillette s’enlacer autour de leur cou et s’entendre dire : Bonsoir, papa ! c’est une volupté des pères. Bien des fois, le vieux négociant avait rêvé ce bonheur ; et, quand il songeait à cela, sa pensée se reportait avec un regret douloureux vers ce chérubin blond qui avait été sa fille et qui avait passé si peu de temps ici-bas. Aujourd’hui, c’était la réalisation de son rêve, et il avait hâte de pénétrer dans l’appartement de la petite Jen.

L’enfant, dans la nouvelle pièce, était seule pour la première fois et elle se mit à penser… Bouleversée par les événements qui venaient de se succéder, ses idées se heurtaient sans ordre dans son cerveau, et elle eut toutes les peines du monde à en saisir une suite qui lui rappelât ce qui s’était passé depuis quelques jours. Alors, elle revit d’abord la première apparition du vieux monsieur et sa conversation avec lui, la seconde visite de M. Patrice, les tristesses de la dernière représentation, les adieux au père Mousse, la figure