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— Non, monsieur, répliqua doucement la fillette.

— Tu trouveras à la maison, je veux t’en prévenir, ma vieille bonne Rosalie, qui t’aimera bien ; seulement, elle a de petites habitudes qu’il ne faudra pas déranger ; tu veilleras à ne jamais lui faire de peine.

— Oui, monsieur.

— Tu auras une jolie chambre demain ; pour ce soir, elle n’est pas prête ; tu coucheras dans un appartement que je destine à mes amis. Tu n’auras pas peur ?

— Non, monsieur.

— Dis-moi, es-tu contente d’être venue.

La question était embarrassante. L’âme de l’enfant était très délicate ; elle sentait qu’elle ne devait pas blesser M. Patrice, et, pourtant, elle n’aurait pas menti.

— Monsieur, dit-elle après un moment de réflexion, oui, je serai bien contente d’être avec vous ; mais ce qui me fait de la peine, c’est de quitter le père Mousse et Roland.

— Tu as raison, ma petite, reprit le vieux monsieur, ce serait mal de ne pas les regretter, le père Mousse a été très bon pour toi ; mais il faudra m’aimer à présent comme tu l’aimais.

— Oui, monsieur, dit-elle très timidement et très bas, je vous aimerai bien.